P-au-P, 27 oct. 2016 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations unies (Onu) dispose d’un fonds de 400 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 67.00 gourdes ; 1 euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.50 gourde aujourd’hui), en vue d’éradiquer l’épidémie de choléra en Haïti, indique le spécialiste des droits humains de l’Onu, Philip Alston, dans un rapport, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ce fonds vise également à aider les personnes, infectées par le virus du choléra, qui a été introduit en Haïti, en octobre 2010, par un contingent de casques bleus népalais de la force onusienne.
Alston dénonce le comportement de l’Onu, qui n’a pas reconnu, jusqu’à présent, sa responsabilité « factuelle » ou « juridique », dans l’introduction de la maladie dans la république caribéenne.
« L’Onu n’a pas offert un règlement juridique, tel que requis par le droit international », déplore Alston.
L’Onu a admis sa responsabilité, dans l’introduction de l’épidémie du choléra en Haïti, le 18 août 2016, dans un communiqué conjoint de l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (Ijdh) avec le Bureau des avocats internationaux (Bai).
Le spécialiste indépendant des droits humains de l’Onu a critiqué le Bureau des affaires juridiques (Ola) des Nations unies, qui, selon lui, a trouvé un prétexte juridique « manifestement artificiel » et « dénué » de tout fondement, en vue d’encourager l’organisation à ne pas assumer sa responsabilité juridique, dans cette affaire.
L’approche de ce bureau va à l’encontre des principes de responsabilité, de transparence et de la primauté du droit, que l’Onu, elle-même, favorise globalement, fait-il remarquer.
Philip Alston pointe du doigt les avocats des Nations unies, qui, relève-t-il, se basent sur des conseils juridiques « imparfaits et sans fondement », pour empêcher l’organisation internationale d’accepter sa responsabilité dans l’introduction du choléra en Haïti par les casques bleus du Népal.
« Si l’Onu veut sauver sa réputation et crédibilité, qui ont été gravement endommagées par la crise du choléra (…), il faut faire la bonne chose et admettre la responsabilité juridique », conseille Alston.
D’octobre 2010 à octobre 2016, l’épidémie du choléra a déjà fait, en Haïti, plus de 10 mille morts et environ 800 mille personnes infectées. [jd emb rc apr 27/10/2016 12:30]