P-au-P., 13 janv. 05 [AlterPresse] --- La communauté et les institutions internationales doivent renforcer leurs contributions matérielles et leur engagement permanent en faveur du développement d’Haïti, selon le point de vue soutenu par Cuba lors de la réunion du 12 janvier au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le dossier haïtien.
L’ambassadeur cubain auprès des Nations unies, Orlando Requejos, dont les propos ont été rapportés par l’Agence Nationale cubaine (AIN), a souligné que la situation existant en Haïti illustre clairement les conséquences néfastes que l’ordre international actuel entraîne fatalement pour les nations du Tiers Monde, dévastées par plus de 200 ans de colonialisme ainsi que par l’exploitation et l’ingérence étrangères.
Le diplomate cubain a précisé que s’occuper exclusivement des « problèmes de sécurité d’Haïti » au Conseil de sécurité de l’ONU, sans tenir compte du fait que seuls le développement et le progrès peuvent aboutir à la paix et la stabilité, revient à avoir une approche limitée et partielle du problème.
Après avoir ajouté que cette manière d’aborder la question haïtienne ne peut qu’entraîner un échec à court terme, l’ambassadeur cubain a insisté sur la nécessité de renforcer l’aide internationale au développement d’Haïti.
Requejo a souligné que la présence en Haïti de 492 médecins et spécialistes cubains de la santé distribués dans les 10 départements de cette nation, à laquelle ils apportent leur aide sans intervenir dans la situation intérieure, est un exemple de ce qu’il est possible de faire en matière d’aide au développement.
En cinq ans, près de 2 000 travailleurs cubains de la santé ont apporté leur aide en Haïti en réalisant, entre autres, 75 000 interventions chirurgicales qui ont sauvé 120 000 vies.
En outre, 889 Haïtiens font actuellement des études supérieures à Cuba grâce aux bourses d’études accordées à leur pays. 660 d’entre eux font leurs études à l’Ecole latino-américaine de médecine de La Havane.
L’ambassadeur cubain auprès de l’ONU a également exprimé le soutien de Cuba aux efforts du peuple haïtien pour un processus de dialogue national en Haïti.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a décidé de prolonger le mandat de la MINUSTAH en Haïti, dont la fin était prévue pour juin 2005, en vue d’une meilleure stabilisation, un climat de paix, et l’instauration de la démocratie dans le pays qui organise des compétitions électorales d’ici la fin 2005.
Cette décision a été prise à l’issue de la réunion du 12 janvier, sur l’initiative de l’Argentine, pays assurant la présidence du conseil de sécurité pendant le mois de janvier.
Dans la résolution, le conseil demande aux pays membres de supporter la transition en Haïti, au gouvernement de transition de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de relancer le processus de désarmement, et l’organisation d’élections libres, honnêtes et démocratiques dans le pays, à la fin de 2005.
Le Conseil de Sécurité a applaudi le travail de la mission de stabilisation, en accord avec la police, pour désarmer les différents groupes illégaux dans le pays. Il a également demandé aux pays donateurs de débloquer les fonds promis à Haïti en juillet 2004.
Sur le terrain, les casques bleus se félicitent du travail effectué. Selon le général brésilien à la tête des troupes de la mission de stabilisation, Augusto Heleno Ribeiro Pereira, la diminution des actes de violence ces derniers jours à Port-au-Prince (avec une récente tendance à la reprise) est le résultat de différentes opérations menées dans les quartiers chauds de la capitale. [fl gp apr 13/01/2005 23:00]
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