P-au-P, 26 oct. 2016 [Alter Presse] --- La Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et paix (Jilap) plaide en faveur de la création d’activités économiques dans les zones dévastées par l’ouragan Matthew, dans une lettre ouverte, adressée au titulaire du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), François Anick Joseph, en date du lundi 24 octobre 2016, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Il faut relancer l’agriculture et prévoir des dons, sous forme de dédommagements, notamment pour les petites entreprises agricoles familiales, qu’il faut assister et encadrer, recommande Jilap.
L’État doit mettre sur pied des réserves stratégiques, pour venir en aide à la population, en cas de désastre, pour sortir du carcan de l’assistanat, à chaque catastrophe, réclame Jilap, dans cette lettre, authentifiée par le coordonnateur national d’observation à Jilap, Rovelson Apollon.
Les sinistrés estiment que l’aide ne pourra jamais leur permettre de se relever totalement.
Alors, ils réfléchissent déjà sur ce qu’ils doivent faire, une fois la phase de l’urgence passée, a souligné le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans un rapport en date du 21 octobre 2016.
Jilap appelle l’État à établir un plan réel d’aménagement du territoire, en prévoyant des zones de reboisement, d’agriculture et de construction, afin de réduire les risques liés aux cataclysmes.
La Grande Anse, longtemps considérée comme le grenier de la république d’Haïti, figure parmi les départements les plus touchés.
« Une attention particulière doit être portée à la jeunesse, pour qu’elle ne se laisse pas emporter par le désespoir dans l’avenir et les possibilités, que pourrait leur offrir le pays », insiste Jilap.
« La situation calamiteuse, que connait Haïti, n’a rien d’apocalyptique ! Elle témoigne, plutôt, du niveau d’irresponsabilité de nos dirigeants et de nos décideurs politiques, qui soutiennent le malheur du peuple ».
Dans la lettre, dont une copie a été transmise au sénat, à la chambre des députés, au premier ministre, Enex Jean-Charles, et au titulaire du Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce), Aviol Fleurant, Jilap souligne une mauvaise coordination de l’aide, une distribution partisane et politique de l’aide, l’isolement des localités reculées et une recrudescence des cas de choléra. [am emb gp apr 26/10/2016 12:35]
Photo : Gotson Pierre