P-au-P, 13 oct. 2016 [AlterPresse] --- Le Mouvement démocratique populaire (Modep), dit craindre une éventuelle catastrophe électorale, dans une note transmise à AlterPresse, ce 13 octobre 2016.
L’entêtement du Conseil électoral provisoire (Cep) et de certains candidats, pour organiser les élections, le plus rapidement possible, ne peut conduire qu’à une catastrophe électorale, au regard du climat d’insécurité et de la situation du peuple haïtien, avertit Guy Numa, membre du Modep.
Une éventuelle réouverture officielle de la campagne électorale mettra la population en grand danger.
Les rassemblements pourraient faciliter la prolifération du choléra et créer de nouveaux foyers de contamination, estime le travailleur social et également éducateur populaire.
La population n’est pas en état d’aller aux urnes, vu que plus d’1 million 400 mille personnes sont toujours en situation humanitaire urgente, pense-t-il.
Un recensement des disparus et des personnes, ayant perdu leurs Cartes d’identification nationale (Cin), est nécessaire avant de prévoir l’organisation des élections reportées sine die, soutient le Modep.
Ces scrutins n’ont pas pu avoir lieu, le dimanche 9 octobre 2016, en raison des dégâts causés par l’ouragan Matthew sur le pays.
Le Cep n’a pas encore présenté le bilan des différents centres de votes, détruits par l’ouragan.
Le Modep critique ce qu’il appelle le laxisme de l’institution électorale et la poursuite effrénée du pouvoir en place à vouloir organiser les élections, au mépris de la condition des personnes sinistrées.
La passivité du Conseil électoral sur certains dossiers brûlants remet en question sa volonté réelle d’organiser des élections transparentes, dénonce le Modep.
Il cite le rapport de l’Unité centrale des renseignements financiers (Ucref) sur le candidat à la présidence du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Jovenel Moïse, qu’elle accuse de blanchiment d’argent.
Un mandat d’arrêt a été émis par le parquet du tribunal de première instance des Cayes contre l’actuel candidat au Sénat pour le département de la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest), Guy Philippe, accusé comme auteur intellectuel de l’attaque contre le commissariat des Cayes (chef-lieu du département du Sud d’Haïti), le 16 mai 2016, rappelle-t-il.
Cette attaque armée a fait cinq (5) morts, dont quatre (4) « assaillants » et un policier national.
Par ailleurs, le Modep critique sévèrement le fait que le gouvernement ne peut pas encore donner de bilan définitif des morts et disparus, plus d’une semaine après l’ouragan, alors qu’il a pu présenter un bilan définitif des têtes de bétail, emportées par les eaux de l’ouragan Matthew.
Les différents échelons du pouvoir central diffusent un bilan, avec des chiffres contradictoires, fustige-t-il.
Il est anormal que certains leaders d’opinion encouragent les candidats dans cette course de popularité via l’assistance humanitaire, condamne le Mouvement démocratique populaire. [am emb rc apr 13/10/2016 13:20]