P-au-P, 10 oct. 2016 [Alter Presse] --- Des partis politiques rejettent la fermeture, le vendredi 7 octobre 2016, de la période de campagne électorale par le Conseil électoral provisoire (Cep), selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Une telle décision consisterait à « favoriser des formations politiques fortunées, qui poursuivraient leur campagne sous le fallacieux prétexte d’actions humanitaires », souligne le parti politique Fanmi Lavalas, dans une correspondance adressée à l’institution électorale en date du 6 octobre 2016.
Dans cette lettre, Fanmi Lavalas exprime son désaccord face au maintien, par le Cep, de la fermeture de la campagne électorale.
« Il est formellement interdit à tout candidat ou parti de s’adonner à des activités de campagne électorale, en attendant l’adoption de nouvelles dispositions », rappelle le Cep, dans une note de presse en date du 8 octobre 2016.
Plusieurs partis politiques ont indiqué qu’ils ne vont pas respecter cette échéance.
« Il se révèle impossible de fixer une date de clôture à la campagne électorale, sans que le jour du scrutin ne soit pas établi », rejette Fanmi Lavalas.
Le parti exhorte le Cep à reconsidérer cette décision « hâtive et arbitraire », qui serait, selon lui, lourde de conséquences.
« Fanmi Lavalas mène une campagne de service. Nous faisons cette campagne avant, pendant et après les élections », déclare à AlterPresse le chef de campagne de Fanmi Lavalas, Lesly Voltaire.
Alors que la république d’Haïtine s’est pas encore relevée des conséquences du passage, les 3 et 4 octobre 2016, du cyclone Matthew, en particulier dans les départements du Sud, de la Grande Anse et des Nippes (Sud-Ouest), des partisans de Fanmi lavalas ont annoncé leur intention de manifester pour exiger une nouvelle date (au lieu du 9 octobre 2016, non retenue à cause des effets de Matthew).
En conférence de presse, le mercredi 5 octobre 2016, l’organisme électoral a annoncé qu’il fixerait une nouvelle date, au plus tard le mercredi 12 octobre 2016, pour la tenue des scrutins (présidentiel et législatifs) après évaluation de la situation, notamment de l’état des centres de vote prélablement identifiés.
« Tant que le Cep n’a pas donné une date pour la tenue des élections, il ne peut pas mettre fin à la campagne électorale », affirme, pour sa part, à AlterPresse, Mathias Pierre de la plateforme politique Pitit Desalin.
Très bientôt, Pitit Desalin va annoncer la reprise de sa campagne, interrompue à cause des dégâts causés par l’ouragan Matthew, indique-t-il.
La décision du Cep ne devrait pas être unilatérale, critique Mathias Pierre, qui plaide en faveur du respect de la loi électorale. [jd emb rc apr 10/10/2016 10:20]