P-au-P, 28 sept. 2016 [AlterPresse] --- Plusieurs secteurs plaident en faveur de la dépénalisation de l’avortement en Haïti, lors d’une conférence-débats organisée le mardi 27 septembre 2016, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Cette conférence a été réalisée par la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) en partenariat avec Médecins du monde France (Mdmf) et le Collectif du droit à la santé sexuelle et reproductive (Dssr), en prélude à la commémoration de la journée mondiale pour la dépénalisation de l’avortement du 28 septembre 2016.
Déroulée autour du thème Kite fanm yo deside, se respekte dwa yo (laisser les femmes décider, c’est respecter leurs droits), cette conférence-débats a été l’occasion de discuter sur les droits sexuels et reproductifs des femmes, la prévention de l’avortement à risques et les dispositifs à mettre en place pour les soins post-avortement.
Haïti fait partie des six (6) pays de l’Amérique latine et des Caraïbes qui pénalisent l’avortement, indique la responsable de la Sofa, Carole Pierre-Paul Jacob.
Le fait que 70 pays interdisent l’avortement expose 5 millions de femmes dans le monde à des risques de mort, handicaps, suite à un avortement non réussi, dénonce-t-elle.
La militante, qui souhaite une dépénalisation totale de l’avortement en Haïti, se réjouit de la décision prise pour réformer le Code pénal haïtien, qui date de 1835.
Ce Code, qui pénalise l’avortement, est dépassé avec l’évolution sociale, soutient-elle.
Les institutions exigent que le projet de réforme du Code pénal soit inscrit en bonne et due forme dans le menu du parlement haïtien.
La dépénalisation de l’avortement est une nécessité. Un avortement réalisé, dans la légalité et dans un endroit sûr, réduit de 47% le taux de mortalité maternelle en Haïti, déclare, pour sa part, le coordonnateur de programme et de prévention des grossesses non désirées à Médecins du monde France (Mdmf), André Andria Manday.
Le Mdmf travaille avec les institutions sanitaires, en vue d’améliorer la prise en charge des soins, après avortement.
Pour la docteure Lise Marie Dejean, le débat se situe dans la possibilité pour les femmes de pouvoir décider de leur propre corps et de faire des choix éclairés et lucides à partir des informations sur l’avortement.
L’accès à l’avortement « sûr et légal » constitue un bien social et humain. [bd emb gp apr 28/09/2016 10:20]