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Haïti-Elections : Les relations haïtiano-dominicaines, négligées dans les programmes politiques des candidats à la présidence, relève l’Ocid

P-au-P, 23 sept. 2016 [AlterPresse] --- Trois ans après l’adoption, le 23 septembre 2013, de l’arrêt 168-13, de la Cour constitutionnelle dominicaine, rendant apatrides plusieurs milliers de Dominicaines et de Dominicains, pour la plupart d’ascendance haïtienne, les relations haitiano-dominicaines seraient négligées dans les programmes politiques de quatre candidats à la présidentielle du 9 octobre 2016, selon une analyse, effectuée par l’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (Ocid) et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Le 23 septembre 2016 est le troisième anniversaire de l’arrêt TC 168-13, qualifié, par plusieurs organisations nationales et internationales, de « xénophobe, raciste et discriminatoire », notamment à l’égard des descendantes et de descendants d’Haïtiens en République Dominicaine.

L’Ocid analyse les programmes politiques de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh) de Jude Célestin, du Parti haïtien tèt kale (Phtk) de Jovenel Moïse, de Pitit Desalin de Jean Charles Moïse et de Renmen Ayiti.de Jean Henry Céant.

« Réviser, de façon spéciale, les relations haïtiano-dominicaines, à travers de nouvelles politiques, commerciale et migratoire », représente la seule phrase, mentionnée dans le programme du candidat à la présidence, Jude Célestin, de Lapeh, regrette l’Ocid.

La question haitiano-dominicaine est cruciale pour le pays.

« Le réaménagement institutionnel des grands pouvoirs d’État » constitue un point faible dans le programme politique de Lapeh, parce qu’elle n’a pas une forte représentation parlementaire à la 50e législature, indique l’étude disponible sur le site de l’Ocid.

Cette analyse de l’Ocid vise à contribuer au développement d’un débat éclairé, au niveau de l’électorat haïtien, souligne le document intitulé « analyse des programmes politiques de candidats à l’élection présidentielle 2015-2016 ».

Le candidat de Lapeh n’explique pas comment il compte procéder pour aboutir à des mécanismes institutionnels de promotion de la solidarité nationale, relève l’Ocid.

La stratégie de financement, évoquée par Célestin, serait « trop vague et optimiste ».

L’analyse de l’Ocid dénote une absence d’hypothèses, prenant en compte, du point de vue prospective, les grands agrégats économiques, au niveau national, et la tendance évolutive de l’économie mondiale.

Les investissements à long terme, l’encadrement de Petites et moyennes entreprises (Pme) ainsi que des petites et moyennes industries, la construction des zones franches dans les zones à fort potentiel de développement, la volonté de promouvoir la compétitivité d’Haïti, sur les plans interne et externe, sont parmi les points forts du programme de Lapeh.

L’Ocid signale également une absence, dans le programe politique du Phtk, de plan stratégique sur l’environnement, de plans d’assurance de santé et de construction de logements sociaux ainsi que de moyens à mettre en œuvre pour la lutte contre les inégalités.

Dans le programme quinquennal 2017 - 2022, envisagé par Pitit Desalin de Jean-Charles Moïse, l’Ocid révèle, comme anomalie, l’absence d’une politique publique de planification familiale.

Les voies et moyens financiers, présentés par Pitit Desalin, pour réaliser ce programme électoral, ne seraient pas sincères, aux yeux de l’Ocid.

Dans le programme de Renmen Ayiti, l’éducation et la vision macro-économique sont deux points forts.

Toutefois, le parti Renmen Ayiti ne propose pas de programmes de sécurité sociale universelle, ni ne fait pas de la construction de logements sociaux ses axes prioritaires, selon cette analyse réalisée par le Docteur en sciences sociales, Fritz Dorvilier, pour l’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (Ocid). [jd emb apr 23/09/2016 12:20]