Correspondance Wedlyne Jacques
Cap-Haïtien, 17 sept. 2016 [AlterPresse] --- L’ancien président Jean-Bertrand Aristide (7 février 1991 - 30 septembre 1991, en exil à Washington du 30 septembre 1991 au 15 octobre 1994 ; 15 octobre 1994 - 7 février 1996 ; 7 février 2001 - 29 février 2004) a été admis d’urgence, pendant la nuit de vendredi 16 septembre 2016, à l’hôpital public « Justinien » du Cap-Haïtien, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
C’est en prononçant les mots suivants mwen remake yo ban m anpil manti sou Okap …, qu’Aristide s’est évanoui, vers 8:00 pm (1:00 gmt samedi matin 17 septembre 2016) sur le podium, installé sur le Boulevard (à proximité de la mer), à la rue 17, dans la deuxième ville du pays, pour un meeting électoral du parti politique Fanmi lavalas.
Transporté d’urgence à l’hôpital public du Cap-Haïtien, Jean-Bertrand Aristide a passé la nuit, du vendredi 16 au samedi 17 septembre 2016, sous surveillance médicale.
Un fort dispositif de sécurité a été également mis en place, devant l’hôpital Justinien du Cap-Haïtien, par des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo) de la Police nationale d’Haïti (Pnh).
« J’ai été déshydraté », dixit Aristide
« Mon malaise d’hier soir est la conséquence d’une déshydratation. Je n’ai pas bu assez d’eau, durant la journée d’hier (vendredi 16 septembre 2016) », a raconté Aristide, samedi matin 17 septembre 2016, dans un point de presse dans un hôtel au Cap-Haïtien.
« Je vais bien », a déclaré, dans ce point de presse, l’ancien prêtre catholique romain, voulant être rassurant.
La caravane de Fanmi lavalas devait se rendre samedi à Ouanaminthe (frontière, dans le département du Nord-Est - commune avec Dajabon / République Dominicaine), avant de regagner, dimanche 18 septembre 2016, la capitale, Port-au-Prince, en passant par le département du Plateau central.
En dernière heure, la caravane de Fanmi Lavalas, qui faisait route en direction du département du Nord-Est d’Haïti, aurait essuyé, à Trou du Nord, au cours de la journée de samedi 17 septembre 2016, des jets de pierres de partisans du Parti haïtien tèt kale (Phtk) du candidat à la présidence Jovenel Moïse, a révélé à AlterPresse, sous couvert de l’anonymat, un membre du cortège de Fanmi Lavalas.
Cependant, aucun incident n’a été signalé à Fort Liberté (chef-lieu du département du Nord-Est), où est passée la caravane de Fanmi Lavalas.
L’ambiance lors du meeting politique de Fanmi lavalas de vendredi soir 16 septembre 2016
Aristid, trèt ! Vil Okap gen mèt !, a scandé un groupe de personnes, portant, majoritairement, des t-shirts de couleur rouge, à l’effigie de Jean-Charles Moïse, ancien sénateur du Nord et actuel candidat à la présidentielle du 9 octobre 2016, sous la bannière de la plateforme politique Pitit Desalin.
Aristide est tombé en syncope, pendant qu’il essayait de donner de la couleur au meeting de Maryse Narcisse, candidate à la présidentielle du 9 octobre 2016.
Pendant qu’il tentait d’haranguer la foule, les partisans de Pitit Desalin l’ont accusé de « traître », lui, Aristide, qui a choisi Maryse Narcisse, en lieu et place de Jean-Charles Moïse, qui faisait partie de Fanmi lavalas.
Pendant le meeting électoral de vendredi soir 16 septembre 2016, la candidate Maryse Narcisse est apparue « fatiguée » et « peu convaincante », selon les observations de milieux politiques au Cap-Haïtien.
Malgré des gaz lacrymogènes, lancés par des agents de l’Udmo, pour disperser les opposants qui essayaient de perturber le meeting de Fanmi lavalas, ces derniers se sont montrés « tenaces et motivés ».
Ils ont affirmé vouloir donner « une leçon à Jean-Bertrand Aristide, qui n’a pas récompensé Moïse ».
« Où était Maryse Narcisse, pendant que Jean-Charles Moïse tenait la résistance, après les événements politiques de février 2004 » ?, ont questionné ces partisans de Pitit Desalin.
A l’exception de la Rue Espagnole, où étaient visibles des affiches à l’effigie de Maryse Narcisse, l’ambiance politique au Cap-Haïtien, le vendredi 16 septembre 2016, paraissait comme une « attente » de personnes, s’apprêtant, plutôt, à recevoir Jean-Charles Moïse.
Interrogés par AlterPresse, des habitants de quartiers populaires ont indiqué ne pas être intéressés par le meeting politique, annoncé par Fanmi lavalas pour la soirée du vendredi 16 septembre 2016.
« Est-ce que Jean-Charles Moïse jouirait, désormais, de plus de popularité, au Cap-Haïtien, que Jean-Bertrand Aristide ? Un temps pour chaque chose ! Il est normal pour Lafanmi lavalas de n’avoir pas fait une belle prestation au Cap-Haïtien » sont quelques-uns des commentaires, enregistrés, dans la deuxième ville du pays, après les critiques de partisans de Pitit Desalin, suivies de la brusque perte de connaissance de Jean-Bertrand Aristide, sur le boulevard, dans la soirée du vendredi 16 septembre 2016. [wj rc apr 17/09/2016 20:00]