P-au-P, 09 sept. 2016 [AlterPresse] --- Le responsable d’observation de la commission épiscopale nationale justice et paix (Ce/Jilap), Rovelson Apollon, a exprimé ses inquiétudes face à la recrudescence de l’insécurité dans le pays notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
« Je suis inquiet parce que je suis en face d’une situation qui me rend méfiant vis-à-vis des autorités qui sont là pour garantir la sécurité. Elles ne répondent pas convenablement à leurs missions et à leurs responsabilités », fustige-t-il, dans une interview accordée à AlterPresse.
« L’Etat ne prend pas en charge la question sécuritaire, il n’existe pas de mesures étatiques constantes contre l’insécurité ».
La zone métropolitaine de Port-au- Prince représente le lieu en Haiti où sont perpértrés le plus de crimes, indique Apollon.
Depuis le début de l’année 2016, des actes d’assassinats sont fréquemment perpétrés dans la capitale, notamment sur des cadres.
Des individus non identifiés ont assassiné, le vendredi 2 septembre, Isabele Sola Matas, une ressortissante espagnole, dans la zone de « Sans-Fil » (au nord-est de la capitale), alors qu’elle revenait d’une banque.
Les funérailles ont eu lieu le 8 septembre dans une atmosphère empreinte de forte émotion.
Trois assassinats ont été signalés par le porte-parole adjoint de la Police national d’Haïti (Pnh), l’inspecteur Gary Desrosiers, à la fin du mois d’août.
Le mercredi 24 août, Jean Éric Moncher, un étudiant finissant en médecine, âgé de 23 ans, a été atteint de deux balles meurtrières à Clercine, par des bandits armés, alors qu’il revenait d’une succursale bancaire.
Le jeudi 25 août, Michel Jumel, un policier a été abattu dans une camionnette au niveau de Delmas 83, par deux voleurs armés, qui ont eu le temps de prendre la fuite.
Le même jour, Shyneider Wilson a reçu 3 balles à la rue du Centre, par deux individus armés circulant en motos.
Dans la commune de Lascahobas, le corps sans vie de Cleanne Flamand 55 ans, sa fille Nisaëlle Flamand 30 ans et de sa petite fille Carline Joseph, âgée de douze ans, ont été retrouvés, le mercredi 31 août 2016, dans une petite localité appelé Casse.
Rovelson Apollon s’en est pris au Conseil supérieur de la police nationale (Cspn), qui n’a pas su organiser les grandes lignes de la sécurité en Haïti.
La police n’adopte pas un plan de sécurité approprié au fonctionnement de la société haïtienne, regrette-t-il.
Il appelle les autorités compétentes à faire preuve de volonté politique afin de freiner l’insécurité qui gangrène le pays.
Tout en les invitant à travailler sur des lois visant à réglementer la question du port d’armes, il appelle aussi la population à collaborer avec les autorités en vue d’améliorer leur sort.
Il n’existe pas une relation de confiance entre la population et les autorités notamment policières, regrette Jilap.[jd emb gp apr 09/09/2016 06:10]
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