Par Betty Désir
P-au-P, 05 sept. 2016 [AlterPresse] --- L’organisation paysanne Tèt kole ti peyizan se dit sceptique, par rapport à la création d’un comité national, chargé de mettre en application des mesures sanitaires et phytosanitaires.
« L’État haïtien, via le Ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), aura-t-il une autorité réelle pour prendre des mesures correctes sur les produits importés, qui rendent malades presque 80% de la population » ?, s’interroge le coordonnateur de Tèt kole ti peyizan, Rosnel Jean-Baptiste, interviewé par AlterPresse.
« Une telle mesure serait importante pour le pays, moyennant qu’on ait un État souverain, qui pourrait empêcher les déchets importés d’envahir le marché local. L’unique moyen, d’empêcher les déchets importés d’envahir le marché national, consiste à investir dans l’agriculture », recommande Tèt kole ti peyizan.
Investir dans l’agriculture nationale contribuerait à la souveraineté alimentaire, qui permettrait de nourrir suffisamment la population.
Pour combattre l’importation et la vie chère dans le pays, il faudrait investir dans la production locale, un facteur essentiel pour arriver à la souveraineté alimentaire, avance Tèt kole ti peyizan.
Le Marndr a procédé, le jeudi 25 août 2016, au lancement d’un atelier de relance d’un comité national, appelé à travailler sur les mesures sanitaires et phytosanitaires en Haïti.
Ledit comité est composé des représentants du Marndr, des Ministères du commerce et de l’industrie (Mci), de la santé publique et de la population (Mspp), des représentants du département d’État de l’Agriculture des États-Unis d’Amérique (Usda), de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) et du secteur privé, entre autres.
Au cours de cet atelier, a été abordée la situation sanitaire des animaux et des végétaux en Haïti et dans d’autres pays des Caraïbes .
L’accent a également été mis sur l’importance de ce comité national sanitaire et phytosanitaire (Sps) pour Haïti.
Il y a eu des propositions de définition des responsabilités spécifiques, dans les secteurs public et privé, dans la sécurité sanitaire des aliments d’origine animale et végétale en Haïti.
Cet atelier avait objectif de faciliter un contrôle de l’innocuité (qui ne provoque aucun effet néfaste sur la santé humaine) des aliments, en vue de valoriser les mesures sanitaires et phytosanitaires des animaux et végétaux.
L’ingénieur-agronome Talot Bertrand espère une large participation à ce comité, pour permettre à Haïti de respecter les normes, en matière de protection sanitaire pour les animaux et végétaux.
Le vendredi 19 août 2016, le Collectif pour la défense et le développement agricole dans la Vallée de l’Artibonite (Coddaval) a alerté l’opinion publique sur une décision gouvernementale de commercialiser 18 mille tonnes métriques (720 mille sacs) de riz, en provenance du Vietnam, durant la période de récolte de riz (août – octobre 2016) dans la Vallée de l’Artibonite.
Le Coddaval a demandé au Marndr de jouer, effectivement, « son rôle d’arbitre, sans parti pris », en cherchant « à défendre, réellement, les intérêts des productrices et producteurs, agricultrices et agriculteurs », qui ont, véritablement, besoin d’engrais pour la production agricole dans la Vallée de l’Artibonite.
Entre-temps, l’Administration générale des douanes (Agd) a demandé aux responsables des bureaux de douane de procéder à la saisie de cargaisons d’huile de cuisine usagée, importée des Iles Bahamas et de la Floride (Etats-Unis d’Amérique).
Cette huile de cuisine, déjà utilisée dans des restaurants des Iles Bahamas et de la Floride, est importée dans le pays, « en violation des règles phytosanitaires » régissant la matière, a indiqué l’Agd, dans un mémorandum en date du 4 août 2016, suite à une correspondance, en date du 28 juillet 2016, du bureau du premier ministre, Enex Jean-Charles. [bd emb rc apr 05/09/2016 1:00]