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Haïti-Menaces sur les transferts d’argent : L’économiste Eddy Labossière tente de calmer les inquiétudes

Le parlement à l’œuvre

Les autorités américaines ont également peur des conséquences, que peuvent avoir des sanctions sur le pays, particulièrement sur le fonctionnement des Organisations non gouvernementales (Ong) qui reçoivent de l’argent de l’étranger, selon l’économiste Eddy Labossière, interrogé par AlterPresse.

Cependant, les autorités haïtiennes doivent prendre le temps nécessaire pour travailler sur ce dossier, qui renferme des aspects contraires à la loi haïtienne, suggère Labossière.

P-au-P, 1er sept. 2016 [AlterPresse] ---- L’économiste haïtien Eddy Labossière tente de calmer les inquiétudes, face aux menaces encourues par le système bancaire haïtien en ce qui concerne, notamment, les transferts d’argent en Haïti, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

Suite à la décision, des autorités américaines, de freiner les transferts d’argent en Haïti, d’ici novembre 2016, en l’absence de mesures institutionnelles contre le blanchiment d’argent et le terrorisme, l’économiste Eddy Labossière dit n’éprouver aucune inquiétude.

Les autorités américaines ont également peur des conséquences, que peuvent avoir des sanctions sur le pays, particulièrement sur le fonctionnement des Organisations non gouvernementales (Ong) qui reçoivent de l’argent de l’étranger.

Ces Ong seront également en difficulté, en cas d’application d’une telle mesure, prévient Labossière, rappelant que, chaque année, la diaspora transfère environ deux milliards de dollars américains vers Haïti (US $ 1.00 = 66.00 gourdes ; 1 euro = 77.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.50 gourde aujourd’hui).

Les autorités haïtiennes doivent prendre le temps nécessaire pour travailler sur ce dossier, qui renferme des aspects contraires à la loi haïtienne, suggère l’économiste Labossière.

Les dirigeants américains ont décidé de menacer Haïti, suite aux conclusions d’une mission du Groupe d’action financière des Caraïbes (Gafic) en Haïti, selon lesquelles le système financier haïtien se trouverait dans une situation très grave, plus précisément dans les échanges avec les banques correspondantes américaines.

Depuis l’annonce des menaces, au niveau international, contre le système bancaire haïtien, les rencontres se multiplient entre les autorités concernées par la question.

A rappeler que, durant le passage de Joseph Michel Martelly à la présidence, les mêmes menaces étaient déjà agitées dans l’opinion publique nationale (y compris par les barreaux des avocates et avocats), à savoir que la république d’Haïti pourrait être bloquée, voire ne plus être en mesure de recevoir des transferts d’argent de l’étranger, dans un temps rapproché, si des dispositions institutionnelles n’étaient pas prises.

A l’époque, des avocats s’étaient soulevés contre une disposition (envisagée en Haïti), stipulant l’obligation (pour les avocates et avocats) de révéler (de transmettre) les secrets professionnels de clientes et clients, sous prétexte de soutenir des investigations sur le blanchiment d’argent et le terrorisme.

Un projet de loi, sanctionnant le blanchiment des avoirs et le financement du terrorisme, ainsi que le projet amendé de loi organique de l’Unité centrale des renseignements financiers (Ucref) ont été déposés, le mercredi 31 août 2016, à la chambre des députés, par le titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Me Camille Junior Édouard.

Le mardi 30 août 2016, une rencontre a eu lieu, au sénat de la république, entre le président du sénat, Ronald Larèche, le secteur bancaire et d’autres entités étatiques.

Y étaient présents les représentants de différentes banques commerciales de la place, le gouverneur de la Banque de la république d’Haïti (Brh), Jean Baden Dubois, le président de l’Association professionnelle des banques (Apb), Maxime Charles, le coordonnateur de la Commission nationale de lutte contre la drogue (Conald), Antoine Atouriste ainsi que le responsable de l’Unité centrale des renseignements financiers (Ucref), Mario Mayas. [jd emb rc apr 01/09/2016 12:35]