P-au-P, 31 août 2016 [AlterPresse] --- Le Conseil électoral provisoire (Cep) affirme n’être pas au courant du mandat d’amener contre le candidat au Sénat pour le département de la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest) du Consortium, Guy Philippe, ni du rapport de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref), sur le candidat à la présidence du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Jovenel Moïse, soupçonné d’implication dans des activités de blanchiments des avoirs.
Le Cep n`est pas touché par le dossier d’un candidat, qui aurait un mandat contre lui, déclare le directeur de communication du Cep, Richardson Dumel, lors d’une conférence de presse, donnée le 30 août 2016 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Pour être candidate, une personne ne doit pas être condamnée à une peine afflictive et infamante, selon les dispositions du décret électoral, rappelle Dumel.
Des mandats d’amener ont été émis contre plusieurs personnes, dont Guy Philippe, suite à la conclusion du rapport du Bureau des affaires criminelles (Bac) de la Police nationale d’Haïti (Pnh), en ce qui concerne l’attaque, dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai 2016, contre le commissariat de police des Cayes (département du Sud).
Orchestrée par un commando, en treillis militaire, contre le commissariat de police des Cayes, troisième ville du pays (département du Sud), à environ 200 km au sud de Port-au-Prince, l’attaque armée a fait 2 morts, dont un policier national et un « assaillant ».
En essayant de s’enfuir, 3 autres « assaillants » sont décédés dans un accident de la route.
Une enquête, ouverte sur ce dossier, a permis d’appréhender six personnes.
« La presse doit faire la différence entre une affaire, pendante par-devant une juridiction d’instruction, dont le jugement ne s’est pas encore prononcé », explique Richardson Dumel.
Pendant toute la durée de la campagne électorale, aucun citoyen, dont la candidature à une fonction élective agréée par le Cep, ne saurait être l’objet de mesures, privatives de liberté, qu’en vertu d’une condamnation définitive, sauf en cas de flagrant délit, dispose l’article 137 du décret électoral de 2015.
En période électorale, la Police nationale d’Haïti (Pnh) donne toujours un numéro de téléphone, par le biais du Cep, aux candidates et candidats, qui, à leur tour, peuvent solliciter une escorte de la Pnh pour mener leur campagne, souligne Dumel.
Jusqu’ici (30août 2016), aucun document officiel, qui fait état de détournements de fonds de la part d’un candidat, n’est encore parvenu au Cep, délare le Cep, en référence au rapport de l’Ucref sur Jovenel Moise, soupçonné d’opérations financières, suspectes ou douteuses, entre 2007 et 2013 .
Le rapport de l’Ucref a été rendu public, dans la presse, à l’ouverture, le mardi 23 août 2016, de la campagne électorale, pour la présidentielle et les législatives partielles, qui prendra fin le 7 octobre 2016 à 11:59 pm.
« Le Cep ne travaille pas avec les rumeurs, mais se base plutôt sur la loi, sur les textes de lois et les règlements, qui existent en la matière », renchérit la porte-parole du Cep, Nicole Siméon. [emb rc apr 31/08/2016 12:30]