P-au-P, 29 août 2016 [AlterPresse] --- A la veille de la rentrée scolaire académique 2016 - 2017, prévue pour le lundi 5 septembre 2016 sur le territoire national, plusieurs parents et autres agents économiques expriment leur désarroi, dans un contexte marqué par une hausse continue des prix des biens essentiels, accélérée par la dépréciation de la gourde face au dollar américain (US $ : 1.00 = 67.00 gourdes ; 1 euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1:50 gourde aujourd’hui).
L’incertitude politique, associée à une mauvaise gestion publique, n’est pas de nature à encourager une amélioration des réalités économiques, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Les institutions publiques ne jouent pas véritablement leur rôle d’accompagnement, dans cette conjoncture difficile. Au contraire, elles privilégient l’approche néolibérale (d’ajustement structurel), sans se soucier des contributions sociales pour soulager les maux de la majorité de la population.
Un ajustement progressif des prix de différents biens essentiels, y compris des produits de première nécessité, est effectué, régulièrement sur le marché national, par les commerçantes et commerçants, qui anticipent davantage de décote accélérée de la gourde par rapport au dollar américain.
Afin d’aider les parents à faire face à la situation socio-économique, difficile de la rentrée des classes 2016-2017, et de porter assistance aux familles vulnérables, une dizaine d’organisations ont exigé la publication de la loi sur les frais scolaires, votée par le parlement depuis 2009.
En décidant d’augmenter, le 21 août 2016, les prix des produits pétroliers sur le marché national, le gouvernement, qui reste muet face à cet appel, a annoncé vouloir dégager des fonds pour des allocations sociales à des milliers de familles, à l’occasion de la rentrée des classes de septembre 2016.
La décision de revoir, à la hausse, les prix des produits pétroliers sur le marché national, aurait obéi à des pressions de sources internationales de financement, selon les informations disponibles.
Mais, les syndicats de transports publics ainsi que de nombreux secteurs n’ont pas été dupes.
Ils ont immédiatement projeté d’enclencher de vastes mouvements de protestations, contre la hausse des prix des produits pétroliers, qui risquait d’avoir des effets multiplicateurs sur l’ensemble des prix pratiqués sur le marché national.
Face à cette levée de boucliers, dont la menace de grève d’avertissement des transports publics sur le territoire national, pour le jeudi 25 août 2016, le gouvernement haïtien a été contraint de suspendre, provisoirement, le mercredi 24 août 2016, sa décision d’augmenter les prix des produits pétroliers sur le marché national.
La mesure, d’augmentation des prix des produits pétroliers, effective dès le dimanche 21 août 2016, a été appliquée dans les pompes jusqu’au jeudi 25 août 2016.
Des pourparlers, engagés, le vendredi 26 août 2016, par le gouvernement d’Enex Jean-Charles avec les représentants des principaux syndicats de transports publics, seront poursuivis, cette semaine, en vue de déterminer les nouveaux prix des produits pétroliers sur le marché national.
À quelques jours de la rentrée des classes 2016-2017, le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) a indiqué disposer, cette année 2016, d’une enveloppe de 550 millions de gourdes pour supporter les parents, un montant inférieur, dit-il, à l’année 2015.
Sur les 550 millions de gourdes, 505 millions de gourdes seront allouées à des subventions et dotations pour les manuels scolaires, 17 millions pour des mobiliers scolaires et 28 millions pour des travaux de réhabilitation mineure dans des écoles publiques, annonce le Menfp.
Environ 60,000 kits scolaires et des uniformes - qui étaient en réserve - seront distribués aux élèves les plus défavorisés des deux premiers cycles de l’enseignement fondamental. [emb rc apr 29/08/2016 12:10]