P-au-P, 28 août 2016 [AlterPresse] --- La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) attire l’attention des autorités haïtiennes sur la traite des personnes et le trafic humain, un phénomène qui tend à s’intensifier, ces derniers jours, tant à la frontière haïtiano dominicaine que dans les pays de l’Amérique latine.
Il est regrettable que des migrantes et migrants haïtiens se retrouvent bloqués, depuis des mois, dans plusieurs pays : au Chili, en Colombie, en Équateur, au Nicaragua, au Panama et au Brésil, souligne la plateforme Garr, à l’occasion, le 23 août 2016, de la journée internationale du souvenir de la traite négrière.
« Après avoir effectué des débours importants pour leur déplacement, ces migrantes et migrants en transit - notamment des ressortissantes et ressortissants haïtiens, qui entendaient atteindre les États-Unis (d’Amérique) en quête d’une vie meilleure - sont livrés, pour l’instant, à eux-mêmes. Ce qui rend plus vulnérable leur situation » déplore la plateforme Garr, dans une note transmise à AlterPresse.
Les autorités haïtiennes sont invitées à prendre des dispositions pour secourir les migrantes et migrants haïtiens, bloqués, jusqu’à date (août 2016) dans les pays de l’Amérique latine, et apporter de l’assistance aux nombreux migrants, qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles en territoire voisin d’Haïti.
Presqu’au quotidien, des trafiquants d’êtres humains traversent la frontière haïtiano-dominicaine, avec des ressortissantes et ressortissants haïtiens, suivant des informations rapportées à Garr par des organisations partenaires dominicaines.
Au moins 20 femmes, d’origine haïtienne et dominicaine, accompagnées d’enfants, ont été arrêtées, le 17 juillet 2016, par des militaires dominicains au Nord du pays. Elles ont été déférées par-devant les tribunaux, mais elles ont été immédiatement libérées. Ce qui leur donne la possibilité de récidiver.
Les enfants ont été référés au Conseil national de l’enfance (Consejo nacional de la ninez) pour être examinés, parce que quelques-uns présentaient des signes de malnutrition.
« Selon le dernier rapport 2016, du département d’État américain, sur la traite des personnes dans le monde, Haïti figure au rang des pays de niveau III. Les pays de cette catégorie sont ceux, dont le gouvernement ne se conforme pas aux normes minimales de protection des victimes de trafic (Trafficking Victims protection act / Tvpa), ni ne fait d’efforts importants dans cette direction », signale la note de Garr.
La plateforme haïtienne de défense des droits des migrantes et migrantes exprime sa préoccupation, vis-à-vis de « cette forme d’esclavage, qui est une atteinte grave à la dignité humaine et aux droits fondamentaux de la personne ».
Elle dénonce les actes malhonnêtes, commis par ces réseaux de trafiquants, qui opèrent en toute quiétude, en utilisant la pauvreté et la vulnérabilité de ressortissantes et ressortissants haïtiens.
Il est temps, pour les autorités haïtiennes, d’adopter et d’appliquer des mesures appropriées, susceptibles de combattre les fléaux de la traite et du trafic de personnes.
Le gouvernement haïtien doit mettre en œuvre, dans les communautés vulnérables, des programmes d’insertion socioéconomique, en vue de soulager la misère de la population, préconise la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
En juillet 2016, la plateforme Garr et le Service jésuite aux migrants (Sjm-Haiti) ont lancé un appel au secours, en faveur de centaines de migrantes et migrants, majoritairement de nationalité haïtienne et cubaine, bloqués sur la frontière de Colombie/Panama.
Depuis 2005, ce flux migratoire permanent traverse régulièrement l’Équateur, la Colombie, le Mexique et des pays de l’Amérique Centrale (Panama, Costa Rica, Nicaragua, Honduras,), dans la perspective de se rendre aux États-Unis d’Amérique, une situation qui s’est aggravée en 2015 et 2016. [bd rc apr 28/08/2016 0:20]