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Haïti-Choléra : Le Rehmonco exige justice, réparations ainsi que le départ de la Minustah

P-au-P, 22 août 2016 [AlterPresse] --- Le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti (Rehmonco) exige justice, réparations ainsi que le départ de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), dans un communiqué transmis à AlterPresse, ce lundi 22 août 2016.

« Il a fallu six ans de luttes acharnées du peuple haïtien, soutenues par des organismes internationaux, pour arriver à cette aveuglante évidence : le choléra est l’œuvre des soldats de l’occupation de la Minustah », rappelle le Rehmonco.

Après six ans de protestations, de pétitions et de dénonciations continues, l’Organisation des Nations unies (Onu) a finalement reconnu avoir introduit l’épidémie du choléra en Haïti.

Cette annonce de l’Onu a été faite, en réponse à un rapport critique d’un éminent conseiller de l’Organisation, l’Australien Philip Alston, un des nombreux experts des droits humains des Nations unies, qui ont utilisé leurs positions pour appeler à une réponse juste de l’organisation, depuis 2014, a indiqué un communiqué de l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (Ijdh) et du Bureau des avocats internationaux (Bai), citant le journal américain le New York Times.

Les « traces funestes et mortifères » du choléra demeurent encore « vivaces et profondes », constate le Rehmonco, en se référant au nombre de décès et de personnes infectées par le choléra.

Le nombre de personnes infectées atteindra bientôt un million, si rien n’est fait, prévient le Rehmonco.

Introduite en Haïti, en octobre 2010, par des casques bleus népalais, non loin de la rivière Mèy (Mirebalais, bas Plateau central), l’épidémie de choléra a déjà fait près de 10 mille morts.

Le refus, affiché par l’Onu, en niant systématiquement d’être à l’origine de l’introduction de la maladie, avant d’y admettre sa responsabilité, a mis en évidence « le mépris solennel, à peine voilé, de cette organisation internationale à l’égard de notre pays », fustige le Regroupement.

« L’hypocrisie éclate en plein jour : aux yeux de l’impérialisme, il est de plus en plus manifeste que les peuples du Sud, ces peuples à qui l’on refuse les droits les plus élémentaires à la vie, ne font pas partie de la grande famille de l’humanité », poursuit-il.

Les Nations Unies ont une responsabilité morale d’aider Haïti à surmonter l’épidémie de choléra, déclare le secrétaire général de l’Organisation, le Sudcoréen Ban Ki-moon, dans une dépêche du service des nouvelles de l’Onu en date du 19 août 2016.

« Que faut-il attendre de cette organisation, en termes de dédommagements et de réparations ?, » se questionne le Rehmonco, qui estime que des luttes acharnées sont encore à l’horizon.

« Ce n’est qu’à ce prix que justice, réparations et dédommagements seront obtenus. Nous n’avons aucune illusion là-dessus. Toutefois, n’oublions pas que cette justice, ces réparations, ces dédommagements ne concernent pas uniquement les victimes du choléra ».

Le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti pointe du doigt des militaires de la mission onusienne, pour leur implication dans des viols sur des adolescentes et adolescents, ainsi que des meurtres de compatriotes, abattus comme des chiens dans les quartiers populaires et dans les manifestations.

« Eux aussi ils attentent justice et réparations ! ».

Le Rehmonco encourage une lutte pour la justice, qui doit amener à exiger le départ de la Minustah du territoire national, un objectif qui, selon lui, représente « l’ultime victoire » sur une force d’occupation, qui, depuis plus de dix ans, fait subir au peuple tous les sévices possibles et imaginables.

Le Rehmonco appelle à une mobilisation pour demander réparations, dédommagements et, surtout, pour exiger le départ de la force onusienne du pays. [emb rc apr 22/08/2016 11:10]