Español English French Kwéyol

Haïti-Droits humains : Vives inquiétudes de la plateforme Garr face à l’extension de la migration irrégulière

P-au-P, 19 août 2016 [AlterPresse] --- La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) exprime ses vives préoccupations face à l’extension de la migration irrégulière de ressortissantes et ressortissants haïtiens, dans un communiqué, rendu public ce 19 août 2016 et transmis à l’agence en ligne AlterPresse.

« Des migrants de transit d’origine haïtienne se retrouvent bloqués, depuis des mois, dans plusieurs pays, tels que le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Nicaragua, le Panama, le Brésil, etc », déplore la plateforme Garr, à l’occasion de la journée mondiale de l’aide humanitaire.

Un tableau sombre a été dressé par plusieurs organisations sur la situation de ces migrantes et migrants irréguliers, installés dans des espaces improvisés, dans de mauvaises conditions, où beaucoup d’entre eux sont affamés et atteints de maladies.

« D’autres sont en proie à toutes formes de violences, d’extorsions, de viols, en raison de leur condition de vulnérabilité ».

Cherchant à fuir le chômage, la misère, l’insécurité, l’exclusion dans leur pays, des migrantes et migrants haïtiens choisissent d’emprunter des voies clandestines et périlleuses pour entrer en l’Amérique du Nord, notamment aux États-Unis d’Amérique.

Une intensification de ces déplacements de population, en provenance d’Haïti, a été révélée par plusieurs rapports - dont l’un publié, le 14 août 2016, par la Police civile du Chili - souligne, à l’intention des autorités haïtiennes, l’urgente nécessité d’agir en vue de contrôler ce flux migratoire irrégulier.

La migration d’Haïtiennes et d’Haïtiens au Chili a augmenté de huit fois plus, entre 2013 et 2016, rapporte le journal chilien « El Mercurio », citant ce rapport.

En 2013, quelques 2,428 Haïtiens sont arrivés au Chili. En 2016, le nombre de migrants haïtiens au Chili a atteint plus de 41 mille.

Le phénomène de la migration irrégulière a aussi connu, en Colombie, une forte augmentation, surtout dans la zone frontalière de Turbo-Antioquia.

Des migrantes et migrants, en majorité des ressortissants haïtiens qui cherchaient à atteindre les États-Unis d’Amérique, après avoir fui le Brésil, sont maintenant coincés dans cette localité colombienne, limitrophe du Panama.

107 migrants irréguliers ont été interceptés par le gouvernement de Turbo en 2012, comparativement à 2, 942 en 2015 et 4, 204 en 2016, indique un rapport de la Commission sur les migrations forcées, publié en juillet 2016.

La Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) exprime également sa préoccupation par rapport à la situation, dans laquelle se trouvent environ 1,300 migrantes et migrants, dont des Haïtiens, bloqués à Turbo, une localité colombienne limitrophe du Panama, dans un communiqué daté du 8 août 2016.

La Cidh a demandé à l’État colombien de mettre en œuvre, avant toute déportation, tous les moyens nécessaires, en vue de protéger la vie, l’intégrité et la sécurité de tous les migrants relevant de sa compétence.

Les migrants haïtiens sont particulièrement vulnérables à la traite illicite de personnes en Haïti et ailleurs, où il existe des réseaux organisés qui encouragent cette forme de migration, basée généralement sur de fausses perceptions et le manque d’éducation et d’informations.

Tout en encourageant le lancement des campagnes de sensibilisation sur le danger de la migration irrégulière, la plateforme Garr appelle les autorités haïtiennes à se pencher rapidement sur ce dossier.

Elle incite tous les protagonistes concernés à concrétiser le processus de validation de la politique migratoire, lancé depuis 2015.

La mise en œuvre effective d’une politique, qui prend en compte les différentes facettes de la migration haïtienne, est cruciale pour le pays, fait valoir la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr). [emb rc apr 19/08/2016 11:30]