P-au-P, 16 août 2016 [AlterPresse] --- Une dizaine d’organisations exigent la publication de la loi sur les frais scolaires, avant la réouverture des classes, prévue le 5 septembre 2016, dans une lettre ouverte en date du 12 août, adressée au président provisoire, Jocelerme Privert.
Dans cette lettre dont une copie a été transmise à AlterPresse, ces organisations appellent Privert à des mesures adéquates comme la publication de la loi sur les frais scolaires, afin de permettre aux parents de faire face à la réouverture des classes.
En dépit de ses limites, cette loi pourrait apporter un grand soulagement aux parents si elle est publiée avant la rentrée des classes, estiment-elles.
« Le pouvoir que vous (Privert) dirigez ne fait rien pour aider les parents à préparer la réouverture des classes », fustigent l’Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh), le Mouvement démocratique populaire (Modep) et le Mouvement de liberté, d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf), entre autres.
Votée en 2009, la loi sur les frais scolaires qui n’est toujours pas officiellement promulguée dans le journal officiel « le Moniteur » a été proposée par l’ancien sénateur Kély Clédor Bastien qui travaille actuellement au cabinet de Privert.
Elle vise à soulager les parents devant le coût exagéré des frais de scolarité dans le pays.
La loi fait injonction aux directeurs d’école de ne pas réclamer de frais annuels dépassant trois mois de scolarité pour les sections fondamentale et secondaire.
Chaque année, des écoles privées contraignent les parents à verser des frais scolaires revus à la hausse.
Face à l’augmentation du coût de la vie, l’Unnoh a exhorté les autorités étatiques à adresser les revendications des parents vulnérables ainsi que des enseignantes et enseignants du système éducatif haïtien, avant la rentrée scolaire.
Récemment, des dispositions ont été adoptées par le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) pour les frais d’inscriptions aux examens d’État et de contribution scolaire pour l’année académique 2016-2017.
Aucun montant de contribution scolaire n’est réclamé, par le ministère, au niveau des 1er et 2e cycles du fondamental tandis que des frais de cinq cents (500) gourdes sont exigés au niveau du 3e cycle.
Un montant de cinq cents (500) gourdes, par candidat, est demandé comme frais d’inscription au niveau de la 9e année fondamentale.
Au niveau du baccalauréat, un montant de sept cents cinquante (750) gourdes est réclamé pour les candidats réguliers alors que les candidats recalés verseront la somme de mille (1000) gourdes pour se faire inscrire.
Le rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’éducation (Dhe), Kishore Singh a demandé aux autorités haïtiennes de réglementer le secteur privé pour que l’éducation ne devienne pas une marchandise en Haïti, lors d’une visite en Haïti, déroulée du 28 au 31 juillet 2016. [jep emb apr 16/08/2016 15 :40]