P-au-P, 11 août 2016 [AlterPresse]--- La Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) se dit préoccupée par rapport à la situation dans laquelle se trouvent environ 1, 300 migrantes et migrants dont des Haïtiens, bloqués à Turbo, une localité colombienne limitrophe du Panama.
La Cidh demande à l’État colombien de mettre en œuvre, avant toute déportation, tous les moyens nécessaires en vue de protéger la vie, l’intégrité et la sécurité de tous les migrants relevant de sa compétence, dans un communiqué daté du 8 août 2016, rapporté par le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
Elle exhorte les autorités colombiennes à porter assistance à ces migrants qui viennent en majorité d’Haïti, de Cuba, de l’Afrique et de l’Asie.
La Commission recommande aussi aux dirigeants colombiens, avant de promouvoir tout départ volontaire, de prendre des mesures de protections et d’identifier les migrants ayants des besoins spéciaux, tels que les demandeurs d’asile et les réfugiés, les victimes de la traite et les personnes bénéficiant d’une protection subsidiaire.
Grace à un mécanisme de départ volontaire, mis en place par la Colombie, plus de 600 personnes en situation irrégulière à Turbo auraient quitté le pays avec un laisser-passer, selon le communiqué.
Des incidents d’embarcations transportant des migrants ont fait naufrage, au cours des dernières années, alors que ces derniers essayaient d’arriver de la Colombie au Panama, rappelle la Cidh qui se dit consciente de l’absence de moyens légaux pour la migration.
Elle révèle que les migrants se trouvent vulnérables aux abus et à des extorsions par des organisations criminelles, des trafiquants de migrants, et même quelques policiers.
Les migrants assurant le trajet dans la zone forestière du « Tapón de Darién », où opèrent des groupes armés, sont exposés aux « mauvais traitements » et aux « dangers de mort », poursuit-elle.
Le Garr et le Service jésuite aux migrants (Sjh-Haiti) ont également tiré la sonnette d’alarme sur la situation de ces migrants, lors d’une conférence de presse en date du 26 juillet 2016.
Ces organisations ont appelé les autorités haïtiennes à intervenir rapidement dans l’idée de favoriser le retour ou le voyage des personnes d’origine haïtienne.[jd emb apr 11/08/2016 15 :15]