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Petit-Goâve/Haiti-Insécurité : À qui donc profite le crime ?

Par Charles Jr Dambreville*

Soumis à AlterPresse le 9 aout 2016

Cité de Faustin Soulouque (empereur), de Issa El Saïeh (saxophoniste, mécène), de Dr Ludovic Rigaud (Société de Conférence d’Haïti), de Pasteur Marco Dépestre (Institut Chrétien de la Vie Rurale), d’Yves Auguste (ambassadeur), de Jean René Jérôme (artiste peintre, sculpteur), de Dany Laferrière (immortel)…

Mais aussi, malheureusement des Montal, Gisèle, Ti Kennlé, Yolette, Timomo,… ces noms qui entachent la réputation de Petit-Goâve, qui donnent la chair de poule. Tou(te)s, chef(fe)s d’associations de malfaiteurs, de bandits (makout, tueurs, assassins, voleurs de grand chemin, corrupteurs-corrompus). Impunis ! Répondant de toute évidence à l’appel de leurs patrons, des mercenaires de la dernière crue sèment la terreur et la mort sur la route nationale, braquent et pillent de paisibles citoyens : le couple Forman à Béatrice, des familles en deuil, - nous en notons trois (3) à Ravine Sèche,- qui ont été contraintes de mettre fin de façon violente à la traditionnelle dènye priyè, des passagers/usagés de la route nationale (tuerie au pont Caïman), monsieur Y. Mainviel dans son commerce à la rue Lamarre, ...

Dans le cas de ce braquage, le juge de Paix qui a dressé le procès-verbal a dû être sermonné au Parquet pour n’avoir pas mentionné le vrai motif de l’arrestation communiqué par La Police. Oubli, parti-pris, entorse à l’éthique, omission complice (?). N’en déplaise au Ministre de la Justice et à l’inspecteur général de la police, avec un Lenord, commissaire du Gouvernement sourd, un Ader, commissaire de police absent, la Justice à Petit-Goâve n’est en rien différente de celle du reste du pays, corrompue !

Après qu’au grand jour des hommes, femmes et enfants aient, -coin rue Républicaine-rue La Justice-, vidé de son contenu une bonne partie d’un dépôt propriété du couple Thimoléon/S. Jules, où étaient stockées, à ce qu’on a pu constaté de visu, des tonnes de produits alimentaires, des agents de la Minustah avec blindés et armes de guerre y ont campé pendant des semaines. Mais cette Minustah n’est d’aucun secours pour la population quand font la loi, des jeunes bandits, pour la plupart connus de La Police. Un contingent d’une trentaine, en transit dans la capitale, vient d’arriver en renfort à ceux qui opèrent déjà dans la périphérie goâvienne : Nan Maro, Fort-Liberté, Morne Tapion, Route les Palmes, Ravine Sèche…

Avec un Éphésien aux commandes, le couple Thimoléon/Jules utilise, à l’image de RTLM plus connu sous le vocable de Radio Mille Collines (Rwanda), sa chaine privée, Radio Télé Thim (RTT) pour distiller dans la commune le terrible venin de la haine. Tout le monde y passe : le président de la République, son secrétaire particulier, l’actuel maire de la commune, les membres du Front Mixte de Libération, de paisibles citoyens, des ménages…

Un audit demandé par le Front n’a jamais pris forme. Il devait faire la lumière sur l’utilisation de fonds annoncés débloqués à grand renfort de spectacle de pause de ʽʽpremière pierreʼʼ concernant entre autre le Lycée Faustin Soulouque, la Plage Mon Repos, la Place Faustin Soulouque, l’irrigation de la 2ième Plaine, la Route de Les Palmes, le Wharf, la rivière La Digue ; la Route de les Palmes et Petite Guinée, projets jamais commencés ; ce dernier sous la responsabilité de Félix Salomon Jeune, coordonateur du Bureau de l’ex- député Thimoléon.

Que les langues se délient ; qu’on concerte ! Sinon, si les braves gens de Petit-Goâve ne s’organisent pas de façon intelligente, par delà les clans, pour contrer cette banalisation du crime, ils contribueront de fait, qu’ils le veuillent ou non, à sa démocratisation.

Pourquoi Miguel Auguste, prêtre de son état, n’intervient-il pas, comme il l’a déjà fait avec succès, auprès de cette horde de criminels pour leur exiger une trêve ? Le temps de les enrôler pour une bonne cause ? Il a et le pouvoir et les moyens : émoluments, policiers et véhicules avec plaques de la police et des services de l’État, équipements…

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a dénombré, dans son dernier rapport en date du 20 juillet 2016, 1234 personnes dont 40 policiers, tuées par balle entre janvier 2015 et juin 2016, soit une moyenne de 74 victimes par mois et plus de deux victimes par jour, y mentionne-t-il.

Si les braves gens de Petit-Goâve, toutes générations confondues et par delà les clans, ne s’organisent pas au plus vite de façon intelligente pour contrer cette banalisation du crime, ils contribueront de fait, qu’ils le veuillent ou non, à sa démocratisation.

Donc messieurs et dames à qui profite le crime, hein ?

*Petit-Goâvien