P-au-P, 04 août 2016 [AlterPresse] --- Le coordonnateur de l’Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh), Josué Mérilien, appelle le président des États-Unis d’Amérique (Usa), Barrack Obama, à exprimer le refus du vote de son pays au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), pour le renouvellement de la Mission des Nations Unies pour la Stabilité en Haïti (Minustah).
Une pétition adressée à Obama en date du 28 juillet 2016, dont une copie a été transmise à AlterPresse, rappellle au président américain que l’accord du 9 juillet 2004 signé pour l’arrivée des troupes de la Minustah en Haïti, est nul au regard des prescrits de la Convention de Vienne sur les traités internationaux.
A travers cette pétition postée sur le site avaaz.org, à l’initiative de l’Unnoh, Obama est appelé à s’opposer à l’ingérence des forces étrangères américaines au sein de la Minustah qui a déjà douze (12) ans sur le sol national.
Établie le 1er juin 2004 par une résolution du Conseil, la Minustah a succédé à une force multinationale intérimaire, autorisée par le dit Conseil en février 2004 après le départ, pour l’exil, de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide.
Le mandat de la Minustah a été prolongé jusqu’au 16 octobre 2016, selon une résolution, adoptée à l’unanimité, le mercredi 14 octobre 2015, par le Conseil de sécurité.
« Pour l’Honneur, l’Éthique, et la Dignité de l’Amérique, il est urgent de mettre fin à cette situation déshonorante faite à Haïti, premier pays souverain, sans esclave de l’Amérique. Haïti a ainsi consacré l’abolition de l’esclavage en 1804 avec son premier chef d’État Jean-Jacques Dessalines alors que les États-Unis d’Amérique ont dû attendre leur 16e président pour l’accomplir, soit avec un retard de 59 ans ».
Le maintien de l’occupation américaine à travers la Minustah sur la base d’un document international illégal est une insulte au haut idéal humaniste haïtien et consacre « la mise à mort morale et civique des jeunes générations auxquelles on force à adopter et pratiquer l’illégalité, la fraude et la démocratie au rabais comme normes », estime la pétition.
« Faut-il encore mentionner le caractère de désinstitutionalisation lié à cette mission qui oblige des secteurs nationaux dont le système judiciaire et bien d’autres, à se plonger dans une relation contre nature avec cette force illégale et inconstitutionnelle », se demande-t-elle.
L’organisation syndicale encourage instamment le président américain à s’élever à la dimension d’un Abraham Lincoln, ancien président américain (4 mars 1861 – 15 avril 1865), et à clôturer son mandat par « ce geste réparateur » qu’est le refus du vote des États-Unis d’Amérique au Conseil de sécurité pour le renouvellement de la force onusienne, véritable insulte aux normes internationales. [jd emb gp apr 04/08/2016 14 :30]