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Haïti-Politique : Martelly dément avoir reçu des pots-de-vin de la part d’entreprises dominicaines

P-au-P, 02 août 2016 [AlterPresse] --- L’ancien président Michel Martelly qualifie d’insinuations les accusations selon lesquelles il aurait reçu une quelconque somme des entreprises dominicaines Hadom, Rofi et affiliées, dans le cadre de l’enquête législative sur la gestion du fonds Petrocaribe.

En réponse à une correspondance, en date du 28 juillet 2016, du président du Sénat, Ronald Larèche, Martelly « proteste énergiquement » contre les insinuations, selon lesquelles il aurait pu avoir reçu une quelconque somme de personnes physiques et morales, dans ce dossier.

Dans cette lettre, dont le signataire n’est pas explicite, le secrétariat du 56e président de la République rejette ces allégations qui sont, dit-il, attentatoires à la personnalité et la réputation de Martelly.

Il espère que « la noble et nécessaire démarche, initiée par la Chambre haute, à travers cette Commission d’enquête, sera menée avec objectivité et dans le respect des normes et des procédures ».

Ronald Larèche a écrit à Martelly en vue de lui demander des informations, jugées utiles à l’avancement de cette enquête, lancée en mars 2016 par la commission sénatoriale éthique et anticorruption » présidée par le sénateur Youri Latortue, ancien conseiller de Martelly.

La commission éthique et anticorruption, par le biais du Sénat de la république, a invité l’ex-président à comparaître dans le cadre de ce dossier.

« Le Sénat vous rappelle que des éléments, se retrouvant au rang d’une série de documents comptables à sa disposition, se sont avérés légitimes. Ce qui la pousse à vous demander votre version des faits, car votre nom y est cité », lit-on dans la lettre du sénat, adressée à Martelly.

La réaction de l’ancien président Martelly est non seulement « utile » mais « pressante », car, dit-il, l’enquête sénatoriale étant d’ordre public selon l’article 118 de la Constitution.

Des révélations de corruption ont rejailli dans le cadre de l’enquête, diligentée par la commission éthique et anticorruption du Sénat haïtien sur le fonds Petro-Caribe, lors de l’audition, le lundi 25 juillet 2016, de l’ingénieur dominicain José Elias Hermano Garcia, directeur général des firmes Hadom et Rofi du sénateur Félix Bautista.

Ce dernier a boudé l’invitation de ladite commission.

Les noms de plusieurs personnalités ont été cités dans le cadre de cette audition qui fait tache d’huile, dans un contexte de bouleversements politiques.

En plus de Martelly, l’ex-premier ministre Jean Max Bellerive, le conseiller et ancien ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), Thierry Mayard Paul, et l’ancienne candidate malheureuse à l’élection de 2010, Mirlande Manigat, font partie des personnalités impliquées dans cette affaire.

Le sénateur Youri Latortue, ancien conseiller de Martelly, entend faire la lumière sur les 300 millions de dollars américains de contrats, octroyés à ces firmes, et les pots de vins accordés à diverses personnalités.

Selon les informations, révélées par la journaliste d’investigation dominicaine Nuria Piera, Michel Martelly et Mirlande Manigat, tous deux candidats à l’époque, avaient reçu de Felix Bautista respectivement 800 mille et 550 mille dollars américains par le biais de Carlos Castillo, qui était consul de la République Dominicaine en Haïti.

Le scandale de corruption, dans lequel seraient impliqués Martelly, et son ancienne concurrente aux élections de 2010, Mirlande Manigat, a été perçu à l’époque comme un avilissement et une honte pour la classe politique haïtienne.

Dans un programme télévisé, la journaliste vedette a révélé que Martelly aurait reçu directement ou indirectement du sénateur dominicain Félix Bautista, propriétaire de plusieurs entreprises, et proche du président dominicain Leonel Fernandez, un total de plus de 2,5 millions de dollars US. [jep emb gp apr 02/08/2016 10 :40]