P-au-P., 22 juillet 2016 [AlterPresse] --- Le député Gary Bodeau chef de file de l’Alliance parlementaire pour Haïti (Aph), bloc farouchement opposé au pouvoir en place, se dit « ouvert au dialogue » pour une « solution acceptable » à la crise politique qui affecte Haïti.
Depuis plus d’un mois, le parlement n’est pas parvenu à s’entendre pour la réalisation d’une séance en Assemblée Nationale afin de se prononcer sur le sort du président Jocelerme Privert, dont le mandat est arrivé à expiration le 14 juin dernier.
« Nous sommes ouverts au dialogue… », déclare le parlementaire, invité à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 23 et dimanche 24 juillet 2016 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
« A partir de la semaine prochaine, nous sommes prêts à prendre part à toute discussion pouvant déboucher sur une solution acceptable », ajoute-t-il, précisant que « nous ne poserons aucune condition préalable aux discussions ».
Gary Bodeau rappelle, cependant, que le bloc Aph est attaché à 2 points de la feuille de route discutée au sein du parlement et qui devrait conditionner l’exercice du pouvoir dans les mois à venir. Il s’agit du retrait des délégués et vice-délégués et la réalisation des élections en un tour unique.
Pour le député, ces mesures sont importantes pour rétablir la confiance en la possibilité de la tenue d’élections transparentes.
« S’il y a des balises qui assurent la réalisation d’élections libres et honnêtes, nous sommes disposés à revenir à l’assemblée », déclare-t-il.
Interrogé sur une évolution possible de l’Aph par rapport aux deux points mentionnés, Gary Bodeau réitère : « nous sommes ouverts au dialogue ».
Il prône également « un large accord avec les secteurs vitaux de la vie nationale, un pacte de non-agression ».
Le député annonce que les discussions doivent commencer dès la semaine prochaine, d’abord au sein du bloc Aph.
Gary Bodeau, confie que les députés de son groupe ont rencontré, le 21 juillet, le coordonnateur spécial pour Haïti au département d’Etat américain, l’ancien ambassadeur Kenneth Merten, qui a effectué une brève mission à Port-au-Prince. N’ayant pas pris part à la rencontre, il n’est pas au courant, dit-il, de ce qui est sorti des discussions.
Sur la perception selon laquelle le parlement serait un obstacle à une solution de la crise, le parlementaire rejette la responsabilité de la poursuite de la crise sur le président Privert, qui tirerait les ficelles de parlementaires.
Alors qu’un blocage est observé au niveau du parlement, le 19 juillet, le président Privert a convoqué les Haïtiens aux urnes pour les élections dont le premier tour est prévu le 9 octobre.
Des réactions partagées ont été enregistrées suite à cette décision, saluée par l’Organisation des États américains (Oea). [gp apr 22/07/2016 18 :00]
TiChèzBa, édition du 16 juillet 2016, invité Tony Cantave, politologue, géographe
« Haïti navigue encore dans la dictature et l’individualisme », critique le géographe, politologue et professeur à l’université, Tony Cantave, en regard de la crise politique qui secoue le pays.
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