P-au-P, 20 juil. 2016 [AlterPresse] --- Les réactions sont partagées au niveau des structures politiques et sociales suite à l’annonce par le président provisoire, Jocelerme Privert, de la convocation des Haïtiens à se rendre aux urnes le 9 octobre prochain.
Le coordonnateur du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), l’ingénieur-agronome Jean André Victor, estime que le Président Privert s’est mis dans une situation d’illégalité, qui contribuera à enfoncer le pays dans l’instabilité politique.
Pour lui, il est évident qu’il faut que les élections se tiennent, mais il soutient que le mandat de Privert a pris fin depuis le 14 juin dernier, date fixée par l’accord du 6 février dernier, signé entre les présidents des deux chambres et le chef d’État sortant, Michel Martelly.
« Si le parlement au bout de quatre séances n’a pas pu se prononcer sur le sort de Privert, la population n’est pas responsable, encore moins la classe politique. C’est la voie qu’il avait choisie, alors que plusieurs personnalités lui avaient dit de faire un accord plus large », s’élève Victor.
« Le président peut toujours faire une convocation, mais la conjoncture nationale actuelle n’est pas propice pour organiser des élections acceptables », prévient, pour sa part, Antonal Mortimé de l’organisation Défenseur plus.
Mortimé signale que l’un des problèmes réside dans le fait que le mandat du président a expiré et qu’« il y a (maintenant) un flou au niveau de l’exécutif ».
Par contre, le Dr Louis Gérald Gilles, membre du directoire du parti Fanmi Lavalas, déclare que son parti a pris acte de la décision du président Jocelerme Privert d’appeler le peuple en ses comices.
Il pense qu’à partir de cette décision, l’Assemblée nationale cessera de se comporter comme un instrument de blocage et d’instabilité dans le pays. Ils prendront acte également, dit-il, de cette « décision courageuse » de Privert pour faire aboutir le processus électoral.
Gilles souligne la volonté exprimée par Privert de réaliser des élections libres, honnêtes et légitimes.
Dans cette conjoncture politique, Guy Numa du Mouvement démocratique populaire (Modep) met en relief la « nécessité d’un dialogue national avec toutes les forces vives de la nation, afin de décider des orientations à donner au pays ».
Il critique les parlementaires « mal élus », dit-il, qui ne peuvent pas continuer à prendre des décisions au nom de la nation.
Numa plaide en faveur de mesures pour assainir la machine électorale et améliorer les conditions de vie de la population. [jep gp apr 20/07/2016 17:40]