P-au-P, 12 juillet 2016 [AlterPresse] --- L’organisation des Nations-Unies (Onu) exhorte Haïti à investir dans la jeunesse particulièrement dans les adolescentes, dans une note publiée à l’ occasion de la journée mondiale de la population, le lundi 11 juillet.
Les adolescentes constituent des facteurs clés pour avancer dans les objectifs de développement durable (Odd) et la croissance socio-économique d’Haïti, fait-elle valoir.
« 57% de la population haïtienne ont moins de 24 ans et cette caractéristique renferme un grand potentiel de développement et de croissance économique si les jeunes ont accès à une bonne éducation, aux services de santé, notamment la santé sexuelle et reproductive, et aux opportunités d´emploi ».
Investir dans les droits des jeunes filles pour leur permettre de planifier leur famille comme elles le souhaitent est indispensable pour profiter de ce potentiel de croissance et pour que l´État soit en mesure de faciliter les services de base à la population, déclare la représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa), Marielle Sander.
« Pour la croissance économique et pour le développement d´Haïti, il est très important que chaque jeune fille ait le droit de contrôler son corps et son avenir, une grossesse par choix, et non pas par le fruit du hasard », souhaite-t-elle.
En Haïti, 11% des adolescentes ont eu au moins un enfant.
Même si les adolescentes constituent des facteurs clés de développement, elles sont, par contre, parmi les plus vulnérables face aux différents défis dont les désastres naturels, le manque d’accès aux services de base, les conditions de travail inégales, la dégradation de l´environnement, l´accès limité à l´eau et l´assainissement, ainsi que les maladies hydriques, reconnait l’Onu.
Les jeunes face à la pauvreté et le chômage
D’après la dernière enquête sur les ménages (Ecwas 2012), 6 millions sur 10,4 millions d’Haïtiens soit 59% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté avec 2.42 dollars Us /jour.
Plus de 2.5 millions soit 24% vivent sous le seuil de la pauvreté extrême de 1.23 dollar par jour.
« Haïti est aussi l’un des pays les plus inégalitaires de la région des Caraïbes et de la planète, où les 20% les plus riches détiennent plus de 64% du revenu total du pays. Ces inégalités affectent notamment les plus jeunes et, selon le rapport des Objectifs du Millénaire, les jeunes de l’aire métropolitaine souffrent d’un taux de chômage record de 57 % », lit-on dans la note.
L’Onu estime que les jeunes « ont besoin d´être mis en situation, d´accomplir leur potentiel et d´avoir une vie prospère, saine et épanouie ».
Elle appelle à des interventions spécifiques en faveur des adolescentes.
Ces actions sont nécessaires pour leur permettre de faire face à certains obstacles qui les empêchent de réaliser leur potentiel comme la violence et le viol, la grossesse précoce et la maternité chez les adolescentes, poursuit-elle.
Il est aussi primordial de préserver les droits des enfants et prévenir l´exploitation infantile, recommande-t-elle.
Plus de 200 mille enfants travaillent en domesticité en Haïti, selon des chiffres avancés par le Ministère des affaires sociales et du travail et les derniers rapports des Nations Unies.
Tout en saluant les progrès d’Haïti durant les dernières années dans le domaine de la santé, les Nations Unies estiment qu’ils ne sont pas suffisants.
Le taux de mortalité maternelle en Haïti est encore parmi les plus élevés de la région Amérique et Caraïbes, soit 380 décès pour 100.000 naissances vivantes, selon elles. [bd emb gp apr 12/07/2016 13 :30]
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