P-au-P, 12 juil. 2016 [AlterPresse] --- Plusieurs secteurs politiques et socio-professionnels plaident en faveur d’une action concertée, afin de combattre la recrudescence de l’insécurité en Haïti, notamment dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, dans des interviews accordées à AlterPresse.
Il serait très important de dégager une certaine synergie entre tous pour combattre l’insécurité dans le pays, déclare le président de la commission « Justice, droits humains et sécurité publique » à la chambre des députés, le député de Thomazeau, Cyprien Price.
À travers des séances de travail avec le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), ladite commission à la chambre des députés envisage d’agiter des discussions, qui pourraient permettre de diminuer le phénomène de l’insécurité, tant au niveau de la capitale Port-au-Prince qu’au niveau des villes de provinces.
« Si la police ne manifeste pas sa présence sur le terrain, il pourrait y avoir de graves problèmes d’insécurité pendant la période estivale », anticipe Price.
Le plus grand remède à l’insécurité passe par l’obtention de renseignements et d’informations, pour agir en prévention contre ce phénomène, soutient, pour sa part, Joseph Maxime Rony de la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh).
Les autorités en place n’ont pas assez de volonté politique pour résoudre le problème de l’insécurité, critique-t-il, soulignant que celles-ci agissent en tâtonnant.
De son coté, l’un des membres du directoire du parti politique Fanmi Lavalas, le Dr Schiller Louidor, fait part de son indignation face à des attaques perpétrées contre des entreprises privées.
Ces actes ont été perpétrés contre les locaux de plusieurs entreprises du secteur privé des affaires, principalement l’hôtel Marriott, la Digicel, la National communication (Natcom), la Sogebank, la Behrmann Motors et la Automeca.
C’est un message criminel et malhonnête, lancé à des secteurs de la vie nationale pour qu’ils n’investissent pas, considère Louidor.
« Le phénomène d’insécurité a pris de l’ampleur dans les zones commerciales, comme Pétionville », constate-t-il, appelant toutes les citoyennes et tous les citoyens à collaborer avec la Police nationale d’Haïti (Pnh).
Il existe une corrélation entre l’instabilité politique, le banditisme, l’investissement économique et la création d’emplois, souligne, de son côté, l’économiste Eddy Labossière.
Au fur et à mesure que l’insécurité augmente dans le pays, l’investissement et la création d’emplois baissent, signale Labossière.
Dans ce contexte, l’économiste, interrogé par AlterPresse, exprime ses inquiétudes pour l’économie qui est déjà dans une situation difficile.
Cette économie n’aura pas de croissance et aura, peut-être même, une décroissance, puisqu’aujourd’hui il faut presque 65.00 gourdes pour un dollar américain, augure Eddy Labossière.
En moins d’une semaine, plusieurs personnalités ont été assassinées dans la capitale, dont l’ancien directeur général des Presses Nationales d’Haïti (2004-2011), le juriste Willems Édouard.
Ce dernier était un spécialiste haïtien dans le domaine des droits d’auteurs et consultant au Bureau haïtien du droit d’auteur (Bhda). [jep emb gp apr 12/07/2016 11 :45]