P-au-P, 5 juillet 2016 [AlterPresse] --- L’ex-conseiller électoral Jaccéus Joseph réclame du responsable de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj), Rameau Normil, le rapport d’enquête sur l’assassinat de l’ingénieur Wikenson Bazile, administrateur de son bureau à l’institution électorale.
Dans une lettre en date du 04 juillet 2016, Jaccéus Joseph rappelle au directeur de la Dcpj que, depuis l’assassinat de Bazile le 5 juillet 2015, la police ne lui a jamais fourni des informations sur l’état d’avancement de l’enquête visant à appréhender les assassins pour que ces derniers soient punis devant la loi.
Il souligne que le silence de la police sur l’enquête jette des suspicions sur le caractère politique de l’assassinat.
« Je me demande si le rapport de l’enquête est disponible, pourquoi la police ne l’a-t-elle pas acheminé au parquet ? Est-ce que cela voudrait dire que les bourreaux de « sonsonn » sont tellement puissants qu’ils devraient bénéficier de l’impunité et jouir du droit de tuer et d’assassiner sous la complicité de l’appareil étatique dont la police d’enquête », s’interroge l’ex-conseiller électoral.
Est- ce qu’il s’agit d’une léthargie ou la police ne recherche plus les auteurs et complices de ce crime crapuleux, peut-on croire que la police devient une institution contrôlée par les criminels ?, poursuit-il.
Il signale au directeur de la Dcpj que, durant son parcours au conseil électoral, sa famille et lui faisaient l’objet de menaces de mort et de tentatives d’assassinats.
« Malgré ça, la police n’avait rien fait pour éviter ce crime odieux, qui a laissé dans le deuil et la souffrance une fillette de 4 ans », déplore-t-il.
Il indique que, même après sa démission au Cep, il continue d’être victime d’attaques armées.
Face à des menaces de mort et tentatives d’assassinats, il dénonce le laxisme des autorités policières qui n’ont rien fait pour protéger ses proches et lui et faciliter la poursuite de ces criminels par devant les tribunaux.
« Je demande à la Dcpj de mettre à la disposition de la justice le rapport d’enquête pour ne pas se faire complice des ennemis du changement et du nettoyage de l’administration publique sur laquelle beaucoup d’individus pourris font main basse. »
Il exige que la lumière soit faite sur ce dossier pour ramener la confiance dans la police nationale.
« Les balles assassines et les menaces ne pourront jamais anéantir les rêves du peuple haïtien de vivre dans la démocratie, la dignité et dans le bien-être », affirme-t-il.
Jaccéus Joseph, représentant du secteur des droits humains a démissionné de l’ancien Cep, le 22 janvier 2016, après Ricardo Augustin, représentant de l’église catholique romaine. [bd emb gp apr 5/07/2016 15 :15]