Par Tanyora Joachim Pierre
A l’occasion du denier hommage rendu, le 25 juin à Port-au-Prince, au jeune Karl Gerald Mathurin, décédé en Floride le 9 juin 2016
Soumis à AlterPresse le 25 juin 2016
Quand une personne qui nous est chère nous quitte, il n’est pas toujours facile de trouver les mots adéquats pour exprimer les vives émotions ressenties. Pour cela, j’ai choisi de retranscrire ici le poème d’Arthur Rimbaud « Le dormeur du Val », que nous connaissons tous et toutes :
« C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. »
À la manière d’ Arthur Rimbaud, je préfère autant sourire, car tu as vécu, au lieu de pleurer ton départ. Je préfère que mon coeur soit rempli de gaieté et d’amour, que tu as su partager avec nous, au lieu de le laisser vide de savoir que je ne te reverrai plus. Je veux chérir ta mémoire et te laisser vivre plutôt que de me souvenir tout simplement que tu n’es plus.
L’absence se fait, d’ores et déjà, cruellement ressentir. Ton sourire à toutes épreuves restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Pour ma part, je continuerai à faire ce que tu aurais voulu, à savoir : SOURIRE, AIMER et ALLER DE L’AVANT afin que ta mémoire perdure !
Porto, Portugal
25 juin 2016