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Haïti-Politique : Certaines forces veulent prendre en otage le processus électoral, dénonce le philosophe James Darbouze

P-au-P, 24 juin 2016 [AlterPresse] --- Le philosophe et chercheur James Darbouze dénonce, dans la conjoncture politique, une tentative de confiscation de l’appareil électoral par des forces politiques.

L’un des enjeux fondamentaux de la crise politique qui secoue le pays serait le contrôle du processus devant aboutir au choix du personnel politique qui aura à diriger Haiti durant les 5 prochaines années, souligne Darbouze à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 25 et dimanche 26 juin 2016 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).

Le combat qui se déploie actuellement consiste à prendre le contrôle du processus pour élire, nommer et designer le personnel politique pour les cinq prochaines années, avertit-il, encourageant la population à faire preuve d’une vigilance active.

« Nous avons affaire à des acteurs qui ne croient pas à des élections démocratiques.

Ils veulent avoir le contrôle du mécanisme pour favoriser leurs partisans qui vont défendre leurs propres intérêts au détriment de ceux de la population », affirme Darbouze, qui milite également dans le mouvement social.

Au niveau du parlement haïtien, des forces veulent que le pays revienne à la situation ante, en exigeant un retour sur le rapport de la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale (Cieve), regrette-t-il.

Ce rapport a exigé la reprise des élections présidentielles de 2015, jugées frauduleuses, et la révision des cas d’une quarantaine de parlementaires qui ont été traités au niveau du Bureau du contentieux électoral national.

Le candidat du Phtk, Jovenel Moise a confirmé sa candidature aux prochaines élections présidentielles du 9 octobre, malgré son rejet du rapport de la commission et ses critiques contre l’actuel Conseil électoral.

Globalement, la population a le sentiment que le Cep actuel pourrait nous amener vers des élections différentes de celles réalisées en 2015, estime Darbouze.

Il appelle à des sanctions contre les fraudeurs dans les derniers scrutins controversés.

Le philosophe et militant du mouvement social souligne un effort minimum accompli par l’exécutif actuel en ce qui concerne la possibilité de d’affranchir les élections du financement international.

Les dernières élections réalisées sous la dictée de l’International ont entrainé le pays vers des crises chaque fois plus graves, souligne-t-il.

27 des 54 candidats ayant pris part à l’élection présidentielle controversée de 2015, soit exactement la moitié, ont confirmé leur participation aux élections dont le premier tour est prévu le 9 octobre 2016.

Plusieurs personnalités dont des professeurs d’Université et des historiens continuent de déplorer le nombre élevé de candidates et candidats à la présidence. [emb gp apr 24/06/016 17 :00]


TiChèzBa, édition du 18 juin 2016, invité Clément Joseph, secrétaire général de Religions pour la paix

L’égoïsme et la méchanceté des protagonistes seraient à la base du blocage de la situation politique actuelle, en Haïti, déplore le pasteur Clément Joseph, secrétaire général de « Religions pour la paix » et de la Mission sociale des églises haïtiennes (Misseh).