P-au-P, 23 juin 2016 [AlterPresse]--- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Parti haïtien tèt kale (Phtk) et la présidence condamnent les actes violents perpétrés contre les locaux du parlement haïtien, le mardi 21 juin 2016.
Cette attaque a empêché la tenue de l’assemblée nationale qui devait statuer sur le sort du président Jocelerme Privert dont le mandat a expiré depuis le 14 juin dernier.
Le Rnddh dénonce la passivité des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), dans cet incident qui s’est produit aux abords du palais législatif.
L’incident du 21 juin a eu lieu avec la complicité expresse de la Pnh, pourtant chargée d’assurer la sécurité de tous et de chacun, déclare l’organisation.
Des individus non identifiés ont lancé des pierres en direction du local du parlement haïtien, en présence des forces de l’ordre, soutient-elle.
« Des organisations populaires avaient, à grand renfort de publicité, annoncé plusieurs jours à l’avance, la tenue d’une manifestation de support au président provisoire, Jocelerme Privert, dans le but de forcer les parlementaires à décider de son maintien au pouvoir », rappelle le Rnddh.
Des manifestants ont menacé de mettre le feu au palais législatif au cas où les parlementaires décideraient de voter contre le maintien de Privert au pouvoir, regrette-t-il.
L’institution policière devrait évaluer le niveau de risques et assurer efficacement la sécurité du palais, estime-t-il.
Pour sa part, le Phtk critique « avec véhémence » les actes de violences perpétrés contre les locaux du parlement et les parlementaires.
Ces derniers s’apprêtaient à se réunir en assemblée nationale pour statuer sur la poursuite du processus démocratique, indique-t-il.
« Ces actes ressemblent, à s’y méprendre, à certaines pratiques d’intimidations et de violences à l’égard des parlementaires, très en vogues dans les années 1990 », analyse-t-il.
Le Phtk appelle le directeur général a.i de la Pnh, Michel-Ange Gédéon
et le Ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Camille Edouard Junior à assumer leurs pleines responsabilités afin que les citoyens et les institutions, notamment le parlement, puissent vaquer à leurs activités « en toute sérénité » en attendant l’arrivée d’un président à la tête de l’État.
Dans une note en date du 22 juin, la présidence dit condamner « avec la dernière rigueur » les incidents survenus aux abords du palais législatif et qui ont perturbé la séance en assemblée nationale.
Des instructions ont été passées aux instances concernées ainsi qu’à la Pnh pour que des mesures immédiates soient prises en vue de protéger les vies et les biens et d’assurer la sécurité des bâtiments publics, fait-elle savoir.
Elle invite la population au calme et à la sérénité afin d’affronter les enjeux et défis de la conjoncture.
« Le droit inaliénable et imprescriptible des citoyens et citoyennes, des associations sociales et politiques, d’exprimer librement, et sous toute forme pacifique, leurs opinions et leurs revendications, a pour corollaire le respect des opinions contraires », rappelle-t-elle.
« Le processus électoral en cours implique l’engagement citoyen de tous en vue de l’instauration d’un climat de paix, de tolérance et d’expression tranquille des préférences politiques ».
La présidence exhorte les acteurs sociaux et politiques à éviter les actes de dérapage, les dérives et infiltrations susceptibles de mettre en péril les biens publics et privés, et de compromettre l’actuel processus de normalisation institutionnelle et constitutionnelle. [emb apr 23/06/2016 12 :00]