P-au-P, 16 juin 2016 [AlterPresse] --- Moins de 24 heures après l’expiration, le 14 juin 2016, du mandat du président provisoire Jocelerme Privert, le torchon brûle entre les différents blocs du parlement en ce qui a trait au statut du chef de l’État, tandis que ce dernier réaffirme sa volonté de finaliser le processus électoral.
Certains parlementaires sont favorables à une prolongation du mandat de Privert, pour que ce dernier puisse continuer à exercer son rôle de président, alors que d’autres souhaitent le contraire.
Après la non réalisation d’une assemblée nationale, prévue le 14 juin 2016, pour décider du sort de Privert, les tractations politiques se poursuivent.
Le mercredi 15 juin 2016, le pays s’est réveillé dans une ambiance morose, qui semble augurer une nouvelle crise politique.
Après la fin de son mandat, Privert n’est-il plus président ou devient-il maintenant un président de facto ?, se demandent plus d’un.
Le vice-président du sénat, Ronald Larêche, et le président de la chambre des députés, Cholzer Chancy, auraient paraphé un communiqué, en vue de constater la fin du mandat de Jocelerme Privert, le 14 juin 2016.
« Conscient de ses responsabilités, en tant co-dépositaire de la souveraineté nationale et conformément aux proscrits de l’article 7 de l’Accord du 5 février 2016, le parlement s’engage à travailler avec les pouvoirs publics, en vue d’une solution concertée. Le peuple haïtien sera informé, dans les plus brefs délais, de la conclusion des dites concertations », indique le communiqué.
Le Corps législatif demande à la population de garder le calme, en attendant que l’assemblée nationale se réunisse pour prendre les mesures qui s’imposent, tel que le veut l’accord du 6 février 2016, base de l’administration politique actuelle.
Dans un communiqué rectificatif, émanant du vice-président Ronald Larêche, celui-ci déclare qu’il n’a paraphé aucun communiqué conjoint avec le président de la chambre basse.
« En fonction de son mandat, le président Privert ne devrait plus avoir le statut de chef de l’État » souligne Chancy, dans une interview donnée à la radio Caraïbes, ce 15 juin 2016.
Il affirme qu’il y a urgence, pour que les députés descendent au parlement afin de décider sur la destinée du pays.
Privert s’arcboute à sa mission de finaliser le processus électoral
Le président provisoire s’est adressé à la nation, le mercredi 15 juin 2016, au moment d’un conseil des ministres, au Palais national.
Accompagné du premier ministre, Enex Jean-Charles, et de son cabinet, Privert a dressé un bilan positif de ses 120 jours au pouvoir et a exprimé sa volonté de respecter, jusqu’au bout, sa mission de finaliser le processus électoral.
Les élections, présidentielle et législatives complémentaires, sont prévues en octobre 2016 et le deuxième tour en janvier 2017.
A propos de l’accord du 6 février 2016, qui fixe la fin de son mandat au 14 juin 2016, Privert a passé en revue les efforts, déployés par son administration, pour aller au terme des exigences fixées.
Différentes étapes ont été franchies, avance-t-il, notamment : la formation d’un gouvernement de consensus, la redynamisation du Conseil électoral provisoire (Cep) et la poursuite du processus électoral.
Privert s’est félicité de l’établissement d’un climat de confiance et de calme, tant au niveau de la population que de celui des acteurs politiques engagés dans le processus électoral.
Il a exhorté les parlementaires à prendre leurs responsabilités, en se réunissant en assemblée nationale, afin de prendre les dispositions qui s’imposent, suivant l’accord politique du 6 février 2016. [jep emb gp apr 16/06/2016 05:20]