P-au-P, 10 juin 2016 [AlterPresse] --- L’ancien député Acklush Louis Jeune appelle à mettre fin au « désordre » et prône un compromis politique en vue d’une issue à la transition actuelle.
Ce compromis doit également permettre de réduire le nombre de candidats à la présidence pour les prochaines élections, indique Louis Jeune à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 11 et dimanche 12 juin 2016 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
« Il temps que le désordre cesse. La première solution aux problèmes du pays doit passer par un pacte de gouvernabilité. (…) Pour mettre fin à la transition, il faut que les acteurs acceptent de se mettre ensemble », estime Louis Jeune.
Un individu qui s’entête à faire cavalier seul en refusant de faire un compromis ne va rien apporter au pays, croit-il, invitant les forces vives à dénoncer tous les candidats qui défendent leurs intérêts mesquins et non ceux de la population.
Le député rejette la proposition de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh) qui plaide maintenant pour un second tour présidentiel avec les trois candidats les mieux classés lors des résultats définitifs du 1er tour des scrutins controversés de 2015.
« C’est une proposition qui ne tient pas debout », critique Acluche Louis Jeune souhaitant qu’une entente soit trouvée entre le parlement et l’exécutif.
Il appelle le président Jocelerme Privert à donner le signal pour mettre un terme à la transition après les élections.
Privert, dont le mandat de 4 mois prend fin le 14 juin, a rencontré, le jeudi 9 juin, au palais national, des membres des bureaux des deux chambres du parlement autour de la conjoncture actuelle en vue de trouver une solution à la crise politique.
Avant cette rencontre, des sénateurs ont lancé une mise en garde contre le vice-président du sénat Ronald Larèche qui fait office de président par intérim pour que ce dernier ne signe aucun accord qui engage le sénat sans avoir reçu de mandat de la chambre haute.
Par ailleurs, le Conseil électoral provisoire (Cep) devrait remanier le calendrier électoral pour que les élections se terminent avant le mois décembre 2016, afin d’avoir un président légitime le 7 février, réclame le député Louis Jeune.
Il faut tenir compte des prescrits de la constitution de 1987, conseille le candidat malheureux à la députation dans les élections controversées de 2015.
La position de la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale (Cieve) aurait dû être plus musclée par rapport à ce qui s’est produit dans ces élections qui devraient être annulées dans leur totalité, selon lui.
Les votes zombis, c’est-à-dire non retraçables, étaient une vérité, reconnait-il, regrettant que la justice n’ait pas mis la main au collet de certains candidats à la présidence.
La présidentielle de 2015 et une partie des législatives de 2015 entachées de fraudes massives seront reprises les dimanche 9 octobre 2016 et dimanche 8 janvier 2017, a annoncé le Cep.
Entre temps, le processus de confirmation de la participation des 54 candidates et candidats qui ont été en lice pour le premier tour de la présidentielle du 25 octobre a débuté le mercredi 8 juin pour prendre fin le 22 juin 2016, conformément au calendrier électoral. [emb gp apr 10/06/2016 17 :00]
TiChèzBa, édition du 4 juin 2016, invité Hancy Pierre, professeur à l’UEH
Avec le rapport de la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale (Cieve), Haiti vient de faire un grand pas dans le questionnement de la démocratie dans le cadre de la globalisation, estime le professeur Hancy Pierre, de la Faculté des sciences humaines (Fasch).