P-au-P, 03 juin 2016 [AlterPresse] --- L’Initiative du Mouvement patriotique démocratique et populaire (Impdp) exige l’annulation des élections des 9 août et 25 octobre 2015, dans une note en date du 2 juin 2016, transmise à AlterPresse.
L’Impdp appelle aussi à l’organisation d’élections générales dans le pays, en guise de réaction au rapport rendu public le 30 mai 2016 par la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorales (Cieve).
Elle plaide pour un autre type d’élections (des scrutins de qualité, des joutes crédibles) ainsi que pour une nouvelle orientation politique et économique du pays.
Cette position de l’Impdp fait suite au rapport de la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorales (Cieve), qui demande l’annulation de la présidentielle et la révision de plusieurs cas de contestations, enregistrés dans les législatives.
Les élections de 2015 ont été entachées d’irrégularités et de fraudes massives, confirme le rapport de la Cieve.
La commission a atténué le rapport, en demandant au Bureau du contentieux électoral national (Bcen) et au Conseil électoral provisoire (Cep) de reconsidérer seulement les cas de 29 députés et sénateurs, regrette l’Impdp.
Cette atténuation s’est renforcée^, lorsque le président de la commission, François Benoît, a recommandé oralement au président provisoire Jocelerme Privert de reprendre au moins la présidentielle, lors de la remise officielle du rapport le 30 mai 2016, poursuit-elle.
La Cieve n’a pas indexé les véritables auteurs de votes zonbi (non retraçables), ni n’a formellement demandé à la justice de mettre l’action publique en mouvement contre les fraudeurs.
Les élections de 2015 ont été « un véritable complot, un crime économique et politique », fomenté par l’ancien pouvoir de l’ex-président, Michel Martelly, et la communauté internationale contre le peuple haïtien, condamne-t-elle.
L’Impdp préconise le lancement de véritables assises entre les différents secteurs et les tendances politiques, économiques, sociales et culturelles, afin de trouver un consensus.
Ces assises devraient être l’occasion de définir une nouvelle direction et de repenser le système électoral pour l’organisation d’élections souveraines, sans les diktats des puissances étrangères, souligne-t-elle.
Après le rapport de la Cieve, l’Organisation des nations unies (Onu) a appelé la présidence provisoire et le Cep à identifier une marche à suivre, qui garantit « l’achèvement pacifique » des élections de 2015, dans une déclaration en date du 1er juin 2016.
De son côté, l’Organisation des États américains (Oea) dit, désormais, appuyer une solution haïtienne pour poursuivre le processus électoral.
Plusieurs organisations sociales - le Mouvement démocratique populaire (Modep), le Cercle d’études en littérature gramscienne (Cercle Gramsci), le Groupe de réflexion sur les problèmes sociaux (Greps), l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh) et le Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf) - demandent à la justice de poursuivre toutes les personnes, impliquées dans les fraudes lors des scrutins controversés de 2015, suite au rapport de la Cieve. [bd emb rc apr 03/06/2016 16:30]