P-au-P, 2 juin 2016 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations-Unies (Onu) presse la présidence provisoire et le Conseil électoral provisoire (Cep) à identifier une marche à suivre qui garantit « l’achèvement pacifique » des élections de 2015, dans une déclaration en date du 1er juin, transmise à AlterPresse.
« Haïti peut difficilement se permettre une période prolongée de gouvernance transitoire », d’après cette déclaration attribuable au porte-parole du secrétaire général sur Haïti, Ban Ki-moon, suite au rapport de la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale (Cieve), rendu public en date du 30 mai 2016.
Le secrétariat appelle toutes les parties prenantes « à s’assurer d’un retour à l’ordre constitutionnel » qui est une « priorité urgente ».
Il souligne également « la nécessité pour un gouvernement démocratiquement élu de relever les défis socio-économiques et humanitaires croissants auxquels fait face Haïti ».
Notant « avec inquiétude le potentiel détrimentaire » de cette situation vis-à-vis de l’engagement international en faveur d’Haïti, l’Onu exhorte tous les acteurs concernés à contribuer au maintien de la sécurité et de la stabilité dans le pays.
Elle les invite à rejeter, de façon proactive, la violence pendant cette période difficile.
De son côté, l’Organisation des États américains (Oea) dit appuyer une solution haïtienne pour poursuivre le processus électoral, sur son compte twitter.
Lors du point de presse donné le mardi 31 juin à Washington (Etats-Unis d’Amérique), le porte-parole du département d’État John Kirby a estimé que « le peuple haïtien mérite que leurs voix soient entendues et leurs besoins satisfaits par un président démocratiquement élu », selon ce qui est rapporté dans les médias.
Il a souligné le besoin de toute urgence d’achever le processus électoral avec un gouvernement démocratiquement élu pour relever les défis auxquels Haïti continue à faire face.
Il a aussi exhorté le Cep à publier le 6 juin, sinon plus tôt, le calendrier électoral révisé établissant une date pour l’installation rapide du président élu.
En Haiti, des organisations sociales demandent à la justice de poursuivre tous les responsables, impliqués dans les fraudes lors des scrutins controversés de 2015.
Pour sa part, le Groupe de huit candidats à la présidence communément appelé Groupe des 8 (G-8) prône un compromis historique entre les acteurs politiques, en vue d’éviter le chaos.
Ce « compromis politique historique » doit impliquer les trois pouvoirs de l’État, les acteurs de la société politique, économique et civile, avant le 14 juin 2016 (date de la fin du mandat du président Jocelerme Privert), souligne-t-il, dans une note en date du 31 mai 2016.
Suite au rapport de la commission qui les met mal à l’aise, des députés ont mis en garde le Conseil électoral provisoire (Cep) de toute initiative allant « à l’encontre des dispositions de l’accord du 5 février et de la constitution de la République sous peine de tomber sous le coup des articles de la constitution qui les exposent à des poursuites judiciaires ».
Le Cep de Léopold Berlanger est chargé d’assurer le suivi en ce qui concerne la mise en application des recommandations du document. [emb gp apr 02/06/2016 09 :30]