Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 31 mai 2016 [AlterPresse]--- Les responsables américains ont reconnu qu’il sera difficile d’aller devant le Congrès pour demander plus d’argent pour une élection haïtienne sans aucune garantie qu’une nouvelle course serait mieux que le premier tour, d’après un article du Miami Herald, consulté par AlterPresse.
Les États-Unis ont contribué à hauteur de 33 millions de dollars pour l’organisation des élections législatives et la présidentielle de l’année dernière, rappelle l’article titré « Haiti panel calls for re-run of presidential elections ».
La réalisation de ces élections par l’ancien Conseil électoral provisoire de Pierre-Louis Opont devait couter 60 millions de dollars américains.
Dans son rapport rendu public le lundi 30 mai, la Commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale (Cieve) a recommandé la reprise de l’élection présidentielle controversée de 2015 ainsi que la révision de plusieurs dizaines de sentences prononcées par les Bureaux de contentieux électoraux.
D’aucuns estiment que l’annulation de ces élections constitue une gifle pour la communauté internationale qui s’est toujours affichée contre la mise en place d’une commission pour vérifier les résultats des élections de 2015, émaillées de fraudes.
Quelle serait la prochaine posture de la communauté internationale ?, se demandent certains observateurs.
En dépit de manifestations répétées et la mobilisation des organisations citoyennes pour une vérification des résultats de ces élections, la communauté internationale n’a eu cesse d’apporter un appui ferme à l’administration de l’ex-chef d’État Michel Martelly et l’ancien Conseil électoral de Pierre-Louis Opont pour qu’ils puissent poursuivre le processus électoral considéré comme frauduleux.
Le politologue belge, Joris Willems avait reproché aux membres du Core Group (groupe des « pays amis » d’Haïti) d’avoir conçu un éventuel « scénario » d’instabilité pour le pays, en proie à une grave crise politique, suite aux élections des 9 aout et 25 octobre 2015.
Après la remise du rapport de la commission de vérification, le nouveau Cep a été contraint de reporter la publication du calendrier électoral qui a été prévue le 31 mai 2016.
Le document révèle « de nombreuses infractions » qui auraient été commises lors de la réalisation des élections, notamment des fraudes ainsi que des faux en écriture publique qui constituent « un crime selon les lois haïtiennes ».
« Des décisions du Bcen (Bureau du contentieux électoral national) auraient causé de graves préjudices à des candidats (tes). Les instances compétentes doivent approfondir les informations et agir en conséquence, conformément à la loi », dénonce-t-il.
Plusieurs partis politiques ont exprimé leur satisfaction et leurs réserves suite à ce rapport qui vient changer la donne politique. [emb gp apr 31/05/2016 12 :20]