P-au-P, 27 mai 2016 [AlterPresse] --- « Il n’ y a pas de raison de s’inquiéter à la veille de la remise du rapport de la commission de vérification électorale », estime le député d’Aquin Jean Robert Bossé.
Même si les résultats du rapport vont créer des mécontentements, la vérification était la voie à suivre, avance Bossé à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 28 et dimanche 29 mai 2016 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
« Il y aurait plus de problèmes s’il n’y avait pas de commission de vérification », pense le député, élu sous la bannière de l’Organisation du Peuple en Lutte (Opl). Une position qui tranche avec celle de ses collègues de l’Association des parlementaires pour Haiti (Aph), constituée majoritairement des députés du Parti haitien tet kale (Phtk) de l’ancien president Michel Martelly.
Le dépôt du rapport de la commission de vérification est attendu ce dimanche 29 mai 2016, dans un contexte de vives inquiétudes exprimées par plusieurs secteurs.
Dans l’éventualité d’un rapport défavorable à certains députés, comment va-t-on procéder pour les faire sortir du parlement ?, se demande-t-il.
Dans ce cas, le rapport de la commission devrait être adressé à l’institution électorale qui en décidera, à travers la mise en place d’un Bureau de contentieux électoral national (Bcen) spécial qui aura pour rôle de revoir les décisions antérieures prises concernant les élections législatives.
Le député appelle à un consensus politique entre les différents acteurs pour éviter une crise aiguë au pays. Pour sortir de cette situation d’exception, il faut « des accommodements et des arrangements » tout en restant plus proche de la constitution, soutient-il.
La solution de sagesse pour la présidentielle serait de trouver un consensus avec l’ensemble de la classe politique pour permettre à plusieurs candidats de participer à une autre compétition à un ou deux tours, propose-t-il. Ceci éviterait au nouveau président de débuter son quinquennat avec une crise aiguë, ajoute-t-il.
Transcender... pour sauver le pays
De son coté, en dépit de ses critiques sur la méthodologie choisie par la commission pour effectuer la vérification, le professeur de statistique Claude Joseph invite les secteurs politiques à accepter les recommandations qui seront formulées.
« Je crois que, dans la situation actuelle, pour sauver le pays, ce que les acteurs politiques peuvent faire, c’est transcender et accepter le résultat des travaux de la commission », déclare Joseph à l’émission TiChèzBa.
Le spécialiste a, à maintes reprises, préconisé une évaluation complète du processus électoral pour faire jaillir la vérité, et non la méthode d’échantillonage préférée par la commission. A l’étape de vérification, il ne s’agit plus d’évaluation et la moindre marge d’erreur risque d’affecter le suffrage universel, maintient-il.
« Il est vrai que j’ai des problèmes avec la méthodologie, mais une grande partie de la population est fatiguée de cette impasse électorale », justifie-t-il, arguant que la commission jouit de toute sa crédibilité.
Claude Joseph accueille aussi favorablement l’éventualité d’une reprise totale de la présidentielle. [emb gp apr 27/05/2016 17 : 10]
TiChèzBa, édition du 21 mai 2016, invitée Myrtha Gilbert, chercheure, enseignante
Un salaire journalier de 500.00 gourdes (US $ 1.00 = 65.00 gourdes ; 1 euro = 75.00 gourdes aujourd’hui) représente « effectivement le minimum que l’on puisse payer » aux ouvrières et ouvriers, aujourd’hui en Haïti, estime l’enseignante et chercheure Myrtha Gilbert.