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Haïti-Sécurité : Le Ministère de la justice promet de traquer les auteurs de l’attaque contre le commissariat de police des Cayes

P-au-P, 25 mai 2016 [AlterPresse] --- Le titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique, Camille Edouard Junior, promet de traquer les auteurs de l’attaque armée, perpétrée, à l’aube du lundi 16 mai 2016, contre le commissariat de police des Cayes (troisième ville en importance du pays, chef-lieu du département du Sud).

« L’État haïtien ne va pas rester les bras croisés face aux crimes perpétrés contre la police. Ces crimes ne vont pas rester impunis », déclare-t-il, lors d’une visite de solidarité, le mardi 24 mai 2016, aux policiers nationaux des Cayes.

Edouard Junior appelle les autorités judiciaires et policières départemantales à mener « une très bonne enquête » sur le dossier du 16 mai 2016.

« L’État ne sera pas à genoux. L’État restera debout pour défendre la société, pour défendre la nation », martèle le ministre, qui demande de tenir compte de toutes les pistes dans le cadre de l’enquête sur cette attaque armée.

Les dépôts d’armes et de munitions du commissariat de police des Cayes ont été pillés par les « assaillants » déplore-t-il, exhortant la population à rester vigilante et à collaborer avec la justice et la Police nationale d’Haïti (Pnh).

L’attaque armée, contre le commissariat de police des Cayes, a fait 2 morts, dont un policier de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo), Tisson Jean-Louis, et un « assaillant ».

3 autres « assaillants » sont décédés, le 16 mai 2016, dans un accident de la route, survenu durant leur fuite en direction de la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest d’Haïti).

« Tisson Jean-Louis fut un martyr. L’État, comme un seul homme, sera debout pour honorer sa mémoire. Ses funérailles se tiendront au cours de la semaine prochaine », informe Camille Édouard Junior.

La Police nationale d’Haïti (Pnh) détient des informations sur l’endroit, où les armes, volées lors de l’attaque armée, seraient stockées, selon le ministère de la justice.

« Très bientôt, la population connaîtra [les noms des] exécutants, qui ont tué le policier et pillé le commissariat (de police). Les auteurs intellectuels de ces actes de banditisme seront également connus », promet-il.

Les non-dits

Plus d’une centaine d’hommes en treillis militaires auraient été mobilisés pour attaquer le commissariat de police des Cayes, selon des témoignages recueillis auprès des riverains.

Près d’une cinquantaine auraient envahi l’espace, alors que d’autres auraient été postés dans plusieurs coins de la ville, précisent-ils.

Le policier national Tisson Jean-Louis ne serait pas mort dans le commissariat de police des Cayes, mais, de préférence, dans les rues avoisinantes, pendant qu’il tentait de voler au secours de ses frères d’armes en détresse.

Tisson Jean-Louis a été criblé de balles par les agresseurs.

Les pièces d’identité, prises sur les bandits appréhendés par la Pnh, révéleraient qu’ils seraient des habitants de Pestel (une municipalité dans la Grande Anse).

Pointé du doigt dans l’attaque, le candidat au Sénat pour la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest), sous la bannière « du Consortium national des partis politiques » (un parti allié du Parti haïtien tèt kale / Phtk), Guy Philippe, nie toute implication dans l’attaque armée du 16 mai 2016.

Convoqué, à la date du 24 mai 2016, par le parquet près le tribunal civil de Jérémie (chef-lieu du département de la Grande Anse), pour apporter des éclaircissements sur les déclarations qu’il a faites après l’attaque armée du 16 mai 2016, Guy Philippe ne s’est pas présenté, ses avocats ayant sollicité un report de l’audition dans les 15 jours (vraisemblablement vers le mardi 7 juin 2016).

Le parquet près le tribunal civil de Jérémie n’a encore émis aucune position publique officielle sur la demande des avocats de Guy Philippe, un ancien policier national et l’un des fers de lance du mouvement de rébellion armée, dans le Nord d’Haïti (en 2003 et 2004) contre le régime de Jean-Bertrand Aristide (7 février 1991 – 30 septembre 1991 ; 15 octobre 1994 – 7 février 1996 ; 7 février 2001 – 28 février 2004). [jep emb rc apr 25/05/2016 12:00]