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Haïti-Santé : Une feuille de route pour la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’assainissement

De mauvaises pratiques d’hygiène et d’assainissement à l’origine de 20% de décès chez les moins de 5 ans en Haïti

« Près d’un habitant sur quatre défèque à l’air libre en milieu rural (en Haïti). Seulement 28% de la population a accès à des toilettes adéquates », indique un communiqué conjoint de la Banque mondiale et de la Dinepa.

Par Emmanuel Marino Bruno

P-au-P, 25 mai 2016 [AlterPresse] --- La Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa) annonce une feuille de route actualisée pour mettre en œuvre la stratégie nationale d’assainissement, lors d’un dialogue sectoriel sur l’assainissement.

Organisés par la Dinepa, conjointement avec le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp), ces échanges sectoriels, qui ont débuté le mardi 24 mai 2016, doivent prendre fin le jeudi 26 mai 2016.

« Près d’un habitant sur quatre défèque à l’air libre en milieu rural (en Haïti). Seulement 28% de la population a accès à des toilettes adéquates », indique un communiqué conjoint de la Banque mondiale et de la Dinepa, transmis à AlterPresse.

« Pour répondre à l’urgence, la stratégie s’articule autour du changement des comportements, l’accompagnement des (actrices et) acteurs et la prise en compte de la nécessité d’accompagner chaque maillon de l’assainissement (…) », explique Bénito Dumay, directeur général de la Dinepa.

Le cycle de l’assainissement « doit être renforcé » : dans l’accompagnement à la construction de toilettes à collecte, dans l’évacuation et le traitement des eaux usées, souhaite la Dinepa.

Mais, dans la réalité en Haïti, il y a une absence de contrôle sur le déversement des eaux souillées dans le milieu naturel et un manque d’entretien des latrines dans les espaces publics, notamment les écoles, signale le communiqué conjoint de la Banque mondiale et de la Dinepa.

20 pour cent des décès chez les enfants de moins de cinq ans sont dus à des maladies hydriques, causées par de mauvaises pratiques d’hygiène et d’assainissement.

« Pour améliorer cette situation, ...(il faudrait stratégiquement agir) sur l’éducation et la promotion pour sensibiliser et inciter les ménages à construire ou améliorer leurs propres latrines, et sur l’installation de toilettes dans les écoles, les hôpitaux et autres établissements publics. », fait savoir Edwige Petit, la directrice de l’assainissement à la Dinepa.

Au lieu de tout miser sur l’établissement de toilettes, la Dinepa insiste sur l’efficacité des efforts de sensibilisation des ménages, sans subvention directe pour l’achat de toilettes.

Une volonté, clairement exprimée au plus haut niveau de l’État, et une implication décisive des collectivités, communautés et individus, sont nécessaires pour obtenir des résultats, estime Edwige Petit.

L’amélioration de l’assainissement est l’affaire de toutes et de tous, affirme l’envoyée spéciale de la Banque mondiale en Haïti, Mary Barton-Dock.

« Pour chaque toilette construite, adoptée et utilisée, c’est une famille de moins touchée par le choléra et autres maladies hydriques, qui causent plus de morts d’enfants de moins de cinq ans que le VIH/Sida, la malaria et la rougeole réunis ».

Améliorer l’accès à l’assainissement et supporter cette nouvelle feuille de route nationale donne la possibilité de sauver des vies, ajoute Mary Barton-Dock.

À l’issue de ces échanges sectoriels de trois jours, devraient être disponibles les éléments pour actualiser la feuille de route de l’assainissement et un recueil de notes d’apprentissage, visant à documenter les expériences d’Haïti.

Ce dialogue sectoriel, sur la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’assainissement, en Haïti, réunit, du 24 au 26 mai 2016, des experts nationaux et internationaux venant de neuf pays. [emb rc apr 25/05/2016 10:45]