P-au-P, 16 mai 2016 [AlterPresse] --- Une attaque armée contre un commissariat aux Cayes (sud) a fait cinq (5) morts dont quatre (4) « assaillants » et un policier, la nuit dernière, informe à AlterPresse le porte-parole de la Police nationale d’Haïti, Frantz Lerebours.
« Les assaillants qui ont attaqué le commissariat ont tué un de nos policiers et blessé grièvement un autre qui a été transporté d’urgence à l’hôpital par hélicoptère, à Port-au-Prince », précise Lerebours.
Au moment de prendre la fuite, trois assaillants ont trouvé la mort et trois autres ont été appréhendés par la police, après l’accident de leur véhicule.
Un autre d’entre eux a trouvé la mort lors d’échanges de tirs avec la police, indique le porte-parole.
Un chef de poste du commissariat a reçu une balle à l’épaule alors que cinq des agents ont été battus par les agresseurs avant de tenter de prendre la fuite, avec des armes volées.
Cette attaque serait l’œuvre apparemment de militaires démobilisés, selon la version communiquée par les correspondants locaux.
Ces violences surviennent dans un contexte politique de crise qui perdure depuis l’année dernière.
Un président élu devait remplacer le 14 mai le chef d’État provisoire Jocelerme Privert, suivant un accord de sortie de crise paraphé le 5 février à la veille de la fin de mandat de l’ex-président Michel Martelly.
Le processus électoral initié l’année dernière est toujours dans l’impasse après avoir été stoppée sous pression en janvier 2015. Ces élections controversées étaient rejetées par l’opposition, pendant que le candidat du Parti haïtien tèt kale (au pouvoir à l’époque), Jovenel Moise, poursuivait sans relâche sa campagne.
Une Commission de vérification électorale est actuellement à l’œuvre au Centre de tabulation des votes afin de faire la lumière sur les élections.
Entre temps, le Phtk multiplie des manifestations de rue pour demander la démission de Privert, et la publication dans un bref délai d’un calendrier électoral par le Conseil électoral provisoire.
De larges secteurs se prononcent en faveur de la vérification électorale et ne souhaitent pas la précipitation dans la publication du calendrier électoral.
Le parlement aura à décider de l’avenir politique du pays d’ici le 14 juin, qui bouclera les 120 jours prévus pour l’exécution de l’accord du 5 février.
Plusieurs partis s’expriment en faveur d’un nouvel accord politique prenant en compte les diverses forces politiques et sociales.[jep emb gp apr 16/05/2016 11 :50]