P-au-P, 09 mai 2016 [AlterPresse] --- La commission de vérification électorale est à pied d’œuvre au Centre de tabulation des votes (Ctv), depuis le samedi 7 mai 2016.
Les premières opérations consistent en une séance de travail avec les opérateurs pour leur donner des orientations pouvant garantir l’efficacité des opérations, indiquent les membres de la commission, lors d’une rencontre avec la presse, le vendredi 6 mai 2016.
2, 000 procès-verbaux, soit 15% des les 13, 725 seront évaluées, précise François Benoit.
C’est une méthode d’échantillonnage scientifique parce qu’elle établit un intervalle de confiance de 95% et une marge d’erreur de 2%, fait-il valoir.
Benoit appelle les partis politiques à appuyer cette méthode et à expliquer à la population sa fiabilité dans le processus en cours.
Controverse autour de la méthodologie
La méthodologie proposée suscite déjà des controverses au sein des secteurs politiques et de droits humains.
Les 2, 000 procès-verbaux à analyser sont insuffisants, désapprouve la responsable de programme au Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Marie Yolène Gilles.
Elle estime que la commission devrait aller plus loin dans sa vérification, en augmentant le nombre de techniciens pour faire le travail.
Tout en prenant acte de la méthodologie proposée, elle entend entamer des discussions avec les membres de la commission en vue de faciliter une prise en compte des inquiétudes exprimées.
« On a des inquiétudes par rapport à la méthode proposée. Étant donné que la commission a dit qu’elle va prendre note des revendications, on l’attend à l’œuvre », déclare Gilles.
Pour sa part, le porte-parole de la plateforme « Pitit Desalin », Mathias Pierre, dit rejeter d’un revers de main la méthode proposée par la commission.
Cet échantillonnage de 15% ne résoudra en rien les problèmes parce que l’ancienne commission d’évaluation électorale indépendante sous l’administration de l’ancien président Michel Martelly avait déjà utilisé le même échantillon, estime-t-il.
Il faut approfondir ce travail et le seul moyen c’est évaluer l’ensemble des 13, 725 procès-verbaux, exige-t-il.
L’État doit mettre les ressources nécessaires à disposition de la commission en vue de faire la lumière sur les élections des 9 août et 25 octobre 2015.
Des fraudes massives enregistrées lors de ces élections ont été dénoncées par divers secteurs de la vie nationale.
La commission ne dispose que de 30 jours pour produire son rapport et faire des propositions à l’exécutif et au Conseil électoral provisoire (Cep) dans le cadre de ses travaux.
Les cinq membres de la commission de vérification des élections présidentielles et législatives de l’année dernière, en charge de ce travail, ont été installés le jeudi 28 avril 2016, en vue d’évaluer le processus électoral.
Le président Jocelerme Privert estime que les travaux de la commission sont indispensables pour la continuité du processus électoral, lors de la cérémonie d’installation, en présence de plusieurs officiels du gouvernement, des membres de la société civile et des acteurs politiques, entre autres.
Privert a exhorté les membres de cette commission à rester dans la droite ligne et à ne se laisser inféodés par aucune structure politique. [bd emb gp apr 09/05/2016 15 :10]