Español English French Kwéyol

La journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai

Haïti-Presse : Appel à plus de professionnalisme et de responsabilité dans l’exercice du métier

P-au-P, 02 mai 2016 [AlterPresse] --- Des journalistes appellent leurs confrères à faire montre de plus de professionnalisme et de responsabilité dans l’exercice du métier, dans des interviews accordées à AlterPresse.

Le fonctionnement de certains médias en Haïti constituerait une menace à la liberté d’expression, estime le secrétaire général de l’Association des journalistes haïtiens (Ajh), Jacques Desrosiers, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année.

Abondant dans le même sens, le journaliste de la Radio Communauté haïtienne (Rch 2000), Jean Chrisnol Prophète, déplore le fait que des jeunes soient devenus journalistes et détenteurs d’une carte de presse, sans avoir acquis les prérequis indispensables à la pratique du journalisme.

Saluant, toutefois, l’engouement de beaucoup plus de jeunes à vouloir pratiquer ce métier, il plaide pour l’adoption de normes qui réglementent réellement la profession.

D’autre part, on ne saurait arriver à la pleine jouissance de la liberté de la presse et d’expression sans le libre accès à l’information, souligne Desrosiers.

Il encourage de poursuivre la lutte pour parvenir au respect du libre accès à l’information, au niveau législatif et culturel. Il se dit favorable à une loi, qui garantirait le libre accès à l’information.

Au niveau culturel, il faut sensibiliser la population sur l’importance de fournir des données aux journalistes afin qu’ils puissent jouir pleinement du droit d’accès à l’information.

La situation sociale et son impact sur la corporation

Fustigeant la situation globale du pays où le système de sécurité sociale n’est pas garanti, il incite toutes les institutions professionnelles à lutter en faveur d’un vrai système de couverture sociale en faveur des journalistes.

Il plaide pour la création de bons hôpitaux dans le pays, afin qu’une personne ne se sente pas obligée de voyager pour se faire soigner d’une maladie.

Certaines manières, utilisées pour effectuer des levées de fonds pour des journalistes atteints d’une maladie, dégradent la corporation et le métier, dénonce-t-il.

Les patrons des médias doivent prendre leur responsabilité et faire un minimum d’efforts, afin d’offrir une carte d’assurance de santé à leurs employés-journalistes, souhaite Jean Chrisnol Prophète.

« Des levées de fonds sont monnaie courante dans les grands pays, alors qu’en Haïti on le considère comme une faveur », regrette-t-il, citant en exemple les cas de confrères et consoeurs, pour lesquels des opérations du genre ont récemment été mises en place. [bd emb gp apr 02/05/2016 16:00]