P-au-P., 17 déc. 04 [AlterPresse] --- Les militaires démobilisés qui occupaient la résidence de l’ex Président Jean Bertrand Aristide à Tabarre (Nord-est de la capitale) on jeté l’éponge. Sans armes, ils ont abandonné le local occupé depuis 3 jours, sous forte escorte des soldats de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH).
Les anciens militaires étaient montés à bord de plusieurs véhicules et conduits à l’accadémie de police à Frères (périphérie Est), tandis qu’on n’a eu aucune nouvelle de leur chef l’ex Sergent Ravix Remissainthe. Des le lendemain de l’occupation de l’édifice, il a été révélé que Remissainthe n’était plus avec ses hommes à Tabarre.
Peu avant la sortie des ex militaires, le porte-parole de la MINUSTAH, Damian Onses-Cardona, avait annoncé « avec joie » la fin de l’opération, sans faire de victimes. La cinquantaine de militaires démobilisés ont accepté « amicalement » de quitter le bâtiment, avait-il précisé.
Pour sa part, dans une courte déclaration à la presse, le général brésilien Augusto Heleno Ribeiro, commandant militaire de la mission, avait déclaré que tout s’était « très bien passé, sans qu’un coup de feu soit tiré ».
Il a été impossible pour la presse, tenue à distance, de savoir le déroulement exact de la dernière phase de cette opération. Tout ce qu’on sait, c’est qu’une forte détonation a précédé l’entrée des soldats de l’ONU en la résidence jusqu’alors occupée par les ex militaires.
Micha Gaillard, de la Convergence Démocratique (qui avait pris part à une ronde de négociations avec les anciens militaires) a immédiatement réagi en considérant que le dénouement pacifique de cette crise était « le succès du dialogue contre la violence ».
L’ancien colonel Himler Rebu, dirigeant du Grand Rassemblement pour l’Evolution d’Haïti (qui avait en substance approuvé l’action des militaires démobilisés et souhaité la constitution d’un Etat Major intérimaire), s’est félicité de ce qu’il n’y a eu aucune victime à Tabarre.
Cependant, un militaire démobilisé a été tué et plusieurs autres blessés lors d’une attaque contre le commissariat de police de Miragoane (Sud), ont rapporté des correspondants locaux. 3 autres ont été faits prisonniers.
La porte-parole de la police, Gessy Coicou, a déploré cet incident et dénoncé le comportement des militaires démobilisés, qui s’en sont pris à la police dans plusieurs villes, créant une situation de tension, particulièrement à Mirebalais (Est) et Petit-Goave (Ouest).
Dans ces régions, des policiers ont été désarmés par des ex-militaires, ont rapporté des correspondants. Les agents de la police ont été pris par « surprise », a laissé entendre Gessy Coicou, qui a accusé les ex-militaires d’avoir « dérobé » des armes de la police. [gp apr 17/12/2004 07:00]