P-au-P, 29 avril 2016 [AlterPresse] --- La vigilance citoyenne est indispensable pour la réussite des travaux de la Commission de vérification électorale, estime le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Pierre Espérance.
À cet effet, les acteurs de la société doivent apporter leur appui à la commission et être présents quotidiennement au Centre pour ne pas accepter n’importe quoi, encourage Espérance, invité à l’émission Ti chèz ba, prévue pour être diffusée les samedi 30 et dimanche 1er mai 2016 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
Cette vigilance permettrait d’éviter que la commission de vérification soit contrôlée par la communauté internationale, le Parti haïtien tèt kale (Phtk) de l’ancien président Michel Martelly ou d’autres secteurs politiques, souligne le coordonnateur.
Il anticipe des déploiements de ressources humaines, venant d’organisations internationales, au Centre de tabulation, en vue d’orienter le travail de cette commission.
Des organisations nationales, supportées financièrement par des instances internationales, pourraient aussi participer à ces manœuvres, craint-il, indiquant avoir déjà constaté ces agissements lors des opérations de l’ancienne commission d’évaluation électorale, mise en place par Martelly.
La communauté internationale commence déjà à se préparer pour aller observer ce qui va se passer au Centre, dans l’objectif de pouvoir œuvrer en faveur de ses intérêts, fait-il savoir.
Le jeudi 28 avril 2016, le coordonnateur spécial au département d’État étasunien, Kenneth Merten, est rentré en Haïti en vue d’évaluer les progrès accomplis vers l’achèvement du processus électoral, entamé en 2015.
Dans ces différentes interventions sur la conjoncture politique haïtienne, la communauté internationale, à travers ses diplomates, s’est montrée allergique à une commission de vérification des scrutins des 9 août et 25 octobre 2016.
Cette attitude est très critiquée par les forces vives du pays.
Les secteurs politiques concernés et autres doivent chercher à bien connaître les techniciens et les opérateurs, qui auront à assurer le travail de vérification, suggère Espérance.
Si ce travail de vigilance n’est pas fait, la commission de vérification électorale sera récupérée par l’un ou l’autre secteur interessé, met-il en garde
La commission de vérification, à elle seule, n’est pas une garantie. Il faut également l’implication, entre autres, des secteurs politiques, syndicaux, de droits humains, dans cette démarche, fait-il remarquer.
L’installation de cette commission constitue « une grande satisfaction », parce que l’État de droit et la démocratie ne peuvent pas se construire dans le camouflage de la vérité, la violence, la corruption et l’impunité, exprime le coordonnateur du Rnddh.
Les cinq membres de la commission de vérification des élections présidentielles et législatives de 2015 ont été installés le jeudi 28 avril 2016, en vue de ramener la confiance dans le processus électoral.
Estimant que les travaux de la commission sont indispensables pour la continuité du processus électoral, le président Jocelerme Privert a exhorté ses membres à rester dans la droite ligne et à ne se laisser inféodés par aucune structure politique.
Le Rnddh déplore l’attitude de certains secteurs politiques, qui ont refusé de s’asseoir avec Privert pour travailler sur les termes de références de la commission et identifier les personnalités devant faire partie de celle-ci.
Entre-temps, les partisans du Parti haïtien tèt kale (Phtk) ont gagné les rues de la capitale Port-au-Prince, le jeudi 28 avril 2016, pour réclamer la poursuite des scrutins de 2015.
Des affrontements violents ont eu lieu entre les forces de l’ordre, les partisans pour et contre du Phtk. [emb gp apr 29/04/2016 13:10]
TiChèzBa, édition du 23 avril 2016, invité Serge Jean-Louis, dirigeant du Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod)
Le dirigeant du Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod), Serge Jean-Louis, se dit favorable à la mise en place de la commission d’évaluation électorale, tout en rejetant le maintien du président Jocelerme Privert au pouvoir après le 14 mai 2016.