P-au-P, 29 avril 2016 [AlterPresse] --- Plusieurs personnalités proches de l’ancien président Michel Martelly sont impliquées dans le scandale des compagnies « Offshores » de « Panama papers », révèle une enquête publiée par Miami Hérald, le mercredi 27 avril 2016, dont a pris connaissance AlterPresse.
Selon cette enquête, des figures emblématiques de l’ancien régime Tèt Kale, dont l’ex-président Michel Martelly, l’ancien premier ministre Laurent Salvador Lamothe et l’ancien ministre de l’économie et des finances Wilson Laleau seraient impliqués dans des stratagèmes internationaux, visant à créer des compagnies-écrans, dans le but de profiter de contrats gouvernementaux.
Parmi les personnalités lourdement impliqués figureraient Georges Andy René, ancien directeur du Centre de facilitation des investissements (Cfi) sous le gouvernement de Laurent Lamothe, durant la période d’août 2012 à février 2014.
Selon l’enquête de Miami Herald, René était le bras du gouvernement d’Haïti, qui favorisait l’investissement.
Dans son rôle de chef du Cfi, il a facilité la proposition visant à forger un accord pétrolier avec Trinidad.
Alors qu’Haïti cherchait, il y a deux ans, une nouvelle option d’approvisionnement de produits pétroliers auprès de Trinidad & Tobago, à cause de la crise politico-économique qui secouait l’administration politique du Vénézuela, ces anciens dirigeants de l’administration Tèt kale en ont profité pour faire leur beurre.
L’enquête a révélé que l’ancien patron du Cfi, a fait usage de sa fonction de directeur pour créer une compagnie au Panama, intitulée Société nationale d’importation de produits pétroliers (Snipp). Il a servi d’intermédiaire dans d’éventuelles transactions pétrolières, cinq jours avant la signature d’un contrat de coopération énergétique entre Trinidad et Haïti dans un hôtel de Port-of-Spain le 28 Juillet 2014.
Georges Andy René, qui était à ce moment conseiller spécial du premier ministre Laurent Lamothe, chercherait « frénétiquement » à obtenir une procuration du cabinet d’avocat au Panama dans le but de mettre sur pied une société haïtienne pour saisir cette occasion, révèle l’enquête de Miami Hérald.
Proteus Holding S.A. était détenu à 25% par Georges Andy René lui-même, 25% par Vladimir Laborde, le reste par Pendrey Associates, une compagnie-écran panaméenne appartenant à un proche du Trinidadien Jack Warner, ancien vice-président de la Fédération internationale des associations de football (Fifa).
Ce dernier se retrouve déjà pris dans un scandale de corruptions dans la grande famille du football.
Reste à savoir à quel degré sont impliqués les autres personnalités, à savoir Martelly, Lamothe et Laleau.
Plus d’une centaine de médias dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), ont eu accès à une masse d’informations inédites permettant de faire la lumière sur le monde opaque de la finance « offshore » et des paradis fiscaux.
Des milliers d’anonymes, de nombreux chefs d’État, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages « offshore » pour dissimuler leurs actifs, révèlent « Panama papers ».
Offshores est le nom couramment donné aux entreprises enregistrées dans des pays qui proposent une fiscalité très faible et des réglementations très accommodantes, comme les îles Vierges britanniques, le Panama ou les Seychelles. [jep emb gp apr 29/04/2016 09 :40]