Correspondance Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
Ouanaminthe, 29 avril 2016 [AlterPresse] --- Les centres hospitaliers publics des communes frontalières de Ouanaminthe et de Fort-Liberté (département du Nord-Est) sont dysfonctionnels depuis le mercredi 20 avril 2016, suite à un mouvement de grève, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Cette grève a été lancée à travers tout le pays par les médecins du secteur public pour réclamer un ajustement salarial et de meilleures conditions de travail.
Les grévistes réclament un salaire de 30, 000 gourdes pour un auxiliaire, 55, 000 gourdes pour une infirmière ou un infirmier, 80, 000 gourdes pour un résident hospitalier, 120, 000 gourdes pour un médecin généraliste et 150, 000 gourdes pour un médecin spécialiste.
Dans le secteur public, le dernier ajustement des salaires des professionnels de la santé remonte à l’année 1990, indique une pétition des résidents, adressée au cours du mois d’avril 2016 au Ministère de la santé publique et de la population (Mspp), entre autres.
Les seuls services en fonction depuis le début de la grève ont été fermés le 25 avril 2016 par les grévistes pour contraindre les autorités concernées à prendre en compte leurs revendications.
Cette grève a trouvé le soutien de la plupart des employés du Centre médico-social de Ouanaminthe (Cmso) et de l’hôpital de Fort-Liberté qui estiment que la cause est juste.
De son côté, le directeur départemental du Nord-Est du Mspp, Jean Denis Pierre exhorte les médecins à faire fonctionner les cellules d’urgence pendant la poursuite des négociations.
Rien ne peut justifier la fermeture de ce département, argue-t-il.
« Quand un patient meurt à cause d’une absence de soins, on ne peut rien faire pour le ramener à la vie », poursuit-il.
Après une première journée de grève le lundi 25 avril 2016, l’hôpital St Michel de Jacmel (département du Sud-Est) a été à nouveau paralysé le mardi 27 avril 2016.
Plusieurs dizaines d’autres malades notamment des bébés ont été également renvoyés chez eux, sans avoir reçu les soins que nécessitaient leurs cas.
Des professionnels de plusieurs hôpitaux publics du pays se sont solidarisés avec le mouvement de grève lancé depuis plusieurs semaines par les médecins résidents de l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti à Port-au-Prince, la capitale. [jcpj emb gp apr 29/04/2016 01:31]