P-au-P, 28 avril 2016 [AlterPresse] --- La commission « Justice, droits humains et sécurité publique » à la chambre des députés devrait auditionner, ce jeudi 28 avril 2016, l’actuel ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Camille Edouard Junior, et plusieurs personnalités de l’appareil judiciaire,apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Le commissaire de gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Jean Danton Léger, et celui du Cap-Haïtien, Me Jacquelin Tardéus, seront également entendus.
Cette convocation viserait à obtenir des explications sur plusieurs points saillants, comme les actions qui seraient prises en marge de la loi par Jean Danton Léger et la libération de prisonniers à Pilate (département du Nord)), indique à AlterPresse, le président de cette commission justice et sécurité, le député de Thomazeau, Price Cyprien.
Léger est critiqué pour diverses dispositions de poursuite au parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, depuis son installation le vendredi 1er avril 2016.
Tardéus est accusé d’avoir fait, récemment, procéder à la libération de prisonniers à Pilate, en dehors des normes légales, souligne Price Cyprien.
Camille Edouard devrait dresser un état des lieux au niveau de la justice en Haïti.
Beaucoup de voix tirent à boulets rouges sur Léger, qui, à leur avis, entreprendrait une campagne de lynchage judiciaire et médiatique contre plusieurs anciens hauts fonctionnaires de l’administration de l’ancien président Michel Martelly.
Ce que dément l’intéressé, qui affirme, non seulement agir dans le cadre de ses attributions, mais aussi disposer de références légales pour inviter ces anciens hauts fonctionnaires de l’État pour répondre de questions judiciaires les concernant.
Jean Danton Léger a déjà émis des avis d’interdiction de départ à l’encontre de plusieurs justiciables, dont l’ancien titulairfe du Ministère de l’économie et des finances (Mef), Wilson Laleau.
Ces anciens fonctionnaires ne seraient justiciables que de la haute cour de justice (une instance prévue par la Constitution, dans le cas de fonctionnaires en exercice), arguent les avocats de ces derniers.
D’aucuns se demandent est-ce qu’il n’y a pas des risques de renforcer l’impunité en Haïti si d’anciens fonctionnaires ne devraient pas répondre de questions judiciaires.
L’administration du président Michel Joseph Martelly a été l’objet de vives critiques pour son implication dans des scandales de corruption et de gaspillages de fonds publics. [jep emb rc apr 28/04/2016 09:30]