P-au-P, 18 avril 2016 [AlterPresse] --- Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (Pam) annonce le lancement d’une opération d’urgence pour venir en aide à 1 million de personnes touchées par les trois années de sécheresse, suite au phénomène El niño’, dans une note datée du 18 avril, transmise à AlterPresse.
Avec la nouvelle opération d’urgence, environ 700,000 personnes en Haïti recevront des transferts d’argent pour permettre aux plus pauvres et aux plus vulnérables de s’acheter de la nourriture tout en contribuant à renforcer l’économie locale, indique le communiqué.
De plus, 300,000 autres personnes recevront à la fois des transferts d’argent et de la nourriture.
72 millions de dollars sont nécessaires pour mener les opérations d’urgence annoncées en réponse à la période de sécheresse d’avril à septembre 2016, indique la note.
Il faut 7 millions de dollars pour maintenir complètement le programme de cantines scolaires de Pam jusqu’à la fin de l’année scolaire prochaine.
« 3, 6 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire, cela représente un tiers de la population d’Haïti. Parmi eux, 1,5 million souffrent d’insécurité alimentaire sévère et ne savent pas comment se procurer leur prochain repas », signale la note.
Dans un deuxième temps, 200.000 personnes recevront de la nourriture en échange de leur travail sur des projets de gestion de l’eau et de conservation du sol, afin de permettre aux communautés de pouvoir planter des petits jardins de légumes, selon le Pam.
Les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les jeunes enfants seront assistés avec un mélange de céréales spécial fortifié avec des vitamines et des minéraux pour prévenir la malnutrition.
La directrice exécutive du Pam, Ertharin Cousin estime qu’il faut travailler avec le gouvernement, les communautés locales et les autres partenaires sur le développement à long terme des capacités et sur des programmes d’agriculture résistant aux variations climatiques.
De mars à juin 2016, Haïti entre dans la période de soudure durant laquelle les stocks de nourriture de l’année passée s’épuisent.
La principale récolte du printemps 2015 a été affectée. Près des trois-quarts des agriculteurs ont rapporté avoir perdu plus de 82 % de leur production, d’après une étude menée par le Pam et la Coordination nationale pour la sécurité alimentaire (Cnsa).
65% des familles ont déclaré qu’elles ne planteraient pas à cause du manque d’intrants agricoles pour la récolte de printemps 2016, Cette maigre récolte a entraîné des hausses de prix allant jusqu’à 60 %, a révélé l’enquête. [bd emb apr 18/04/2016 13 : 40]