P-au-P, 15 avril 2016 [AlterPresse] --- Trois secteurs devraient acheminer les noms de leurs représentants pour compléter la commission de vérification électorale, indique à AlterPresse, Pierre Espérance, l’un des représentants du secteur des droits humains au sein de la commission ad hoc, chargée de ce dossier.
« Maître Gédéon Jean a été retenu comme représentant de l’ancienne commission (mise sur pied par sous l’administration de l’ancien président Michel Martelly) et François Benoit, un ancien conseiller du Cep (Conseil électoral provisoire) », précise-t-il.
Cette commission de vérification électorale sera composée de cinq secteurs : un représentant de l’ordre des comptables agréés, un représentant de l’association des ingénieurs/architectes d’Haïti, un représentant de l’église anglicane, un ancien conseiller électoral et un membre de la commission d’évaluation électorale indépendante de 2015, fait-il savoir.
La commission ad hoc chargée de travailler sur les termes de référence de la commission de vérification électorale a remis son rapport au chef de l’État, Jocelerme Privert, aux fins de validation, au terme d’une rencontre tenue au Palais national, le jeudi 14 avril 2016.
Il revient à la présidence de valider la commission pour sa prise de fonction d’ici la fin de la semaine prochaine, souhaite-t-il.
Cette commission disposerait d’un mandat de 30 jours, à partir de la semaine prochaine pour réaliser son travail, fait savoir Espérance, estimant que ce délai est raisonnable.
Cette nouvelle structure a été mise en place après plusieurs rencontres réalisées entre la présidence provisoire, les acteurs politiques, les membres de la société civile et les organisations de droits humains.
Elle aura pour mission principale de rétablir la confiance des acteurs politiques dans le processus électoral en établissant la sincérité des résultats controversés des élections de 2015.
Sur la base des recommandations de l’ancienne Commission d’évaluation électorale indépendante (Ceei), elle devra également examiner les divers paramètres des opérations électorales, évaluer les différentes décisions prises par les juges, ayant siégé au Bureau du contentieux électoral départemental (Bced) et au Bureau du contentieux électoral national (Bcen).
Très défavorable à la mise en place de cette commission, le coordonnateur spécial du département d’État américain pour Haïti, Kenneth Merten a encouragé les protagonistes politiques à agir rapidement pour résoudre la crise électorale.
« Le travail d’une commission pourrait ralentir l’aboutissement du processus électoral. La situation risque de s’aggraver si la commission élimine l’un des candidats, qui occupe une très bonne position dans la course électorale de la présidentielle », craint-il.
Par ailleurs, le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti (Rehmonco) a critiqué l’immixtion de l’ambassadeur étasunien, Peter Mulrean, dans les affaires internes d’Haïti, dans une déclaration soumise à AlterPresse le lundi 11 avril 2016.
« Mulrean s’est dépouillé de ses vêtements de diplomate, sans se gêner outre mesure, en se déclarant contre la mise en place de la commission de vérification, qu’il juge inopportune et une perte de temps », dénonce le Rehmonco. [jep emb gp apr 15/04/15 12 :30]