P-au-P, 14 avril 2016 [AlterPresse] --- Le coordonnateur spécial du département d’État américain pour Haïti, Kenneth Merten, encourage les protagonistes politiques à agir rapidement pour résoudre la crise électorale, apprend AlterPresse.
Ceci permettrait au pays de recevoir l’assistance de la communauté internationale pour l’organisation des prochaines élections, déclare Merten, dans une entrevue accordée à la radio « La voix de l’Amérique ».
Les États-Unis et la communauté internationale pourraient reconsidérer leur appui financier aux élections haïtiennes, au cas où les autorités tarderaient à relancer le processus électoral, avertit l’ancien ambassadeur américain (août 2009 - juillet 2012) en Haïti.
« Sur 35 pays, faisant partie du continent américain, 2 seulement n’ont pas de représentants, choisis par le peuple à travers les urnes : il s’agit d’Haïti et de Cuba », avance-t-il.
L’accord politique du 6 février 2016, signé entre le président d’alors, Michel Martelly, et les présidents des deux chambres du parlement, ne prévoit pas la mise sur pied d’une commission d’évaluation électorale, réclamée par de nombreux secteurs, considère Merten.
« Le travail d’une commission pourrait ralentir l’aboutissement du processus électoral. La situation risque de s’aggraver si la commission élimine l’un des candidats, qui occupe une très bonne position dans la course électorale de la présidentielle », n’hésite pas à anticiper Merten.
Un comité ad hoc, composé de 8 personnes (représentants d’organisations sociales et de partis politiques) a été formé, en vue de travailler sur « la mise en forme d’un document déjà élaboré, présentant les termes de référence de la Commission de vérification électorale ».
Par ailleurs, le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti (Rehmonco) s’élève contre l’immixtion de l’ambassadeur étasunien, Peter Mulrean, dans les affaires internes d’Haïti, dans une déclaration soumise à AlterPresse le lundi 11 avril 2016.
« Mulrean s’est dépouillé de ses vêtements de diplomate, sans se gêner outre mesure, en se déclarant contre la mise en place de la commission de vérification, qu’il juge inopportune et une perte de temps », dénonce le Rehmonco.
« La transition, que souhaiterait (l’administration politique à) Washington, en mettant au pouvoir le dauphin de Martelly (ancien président d’Haiti), Jovenel Moïse (l’homme-banane), a échoué. Il faut désormais gérer l’après-Martelly. Et Mulrean semble être l’homme pour la circonstance », souligne le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti (Rehmonco). [jep emb rc apr 14/04/2016 12:30]