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Haïti-Justice : 230 cas d’assassinats, entre janvier et avril 2016, a recensé Jilap

P-au-P, 13 avril 2016 [AlterPresse] --- 230 cas d’assassinats sont enregistrés dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, de janvier à avril (12 avril) 2016, indique à AlterPresse, la Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Ce-Jilap).

Globalement, pour la période considérée, en moyenne trois personnes sont mortes assassinées par jour, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Parmi ces cas d’assassinats, on compte 156 personnes tuées par balles.

C’est un bilan très lourd et assez inquiétant, déplore le responsable d’observation au sein de la Jilap, Rovelson Apollon, qui souligne une absence d’un plan permanent de sécurité publique par la Police nationale d’Haïti (Pnh).

« La sécurité publique n’est pas garantie dans le pays. N’importe qui peut être victime, à n’importe quel moment et dans n’importe quelle circonstance, parce que les institutions ne jouent pas leur rôle ».

Pourtant, la sécurité publique devrait constituer une urgence absolue pour les autorités, qui devraient prendre des dispositions pour limiter les dégâts dans la société.

Garantir la sécurité publique de la population relève de la responsabilité de l’État, souligne, de son côté, le coordonnateur général de la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), Joseph Maxime Rony.

La Pohdh exhorte à combattre l’insécurité structurelle, dont la délinquance juvénile et les personnes qui, sous prétexte de réclamer de l’aumône de passantes et passants, commettent des agressions diverses.

« Des enfants qui traînent dans la rue, qui mendient (…) constitueraient une source d’insécurité structurelle. Ces enfants devraient être dans leurs familles et à l’école », condamne-t-il, sans vouloir stigmatiser aucune catégorie sociale.

Le coordonnateur de la Pohdh se dit également préoccupé face aux forfaits de personnes, qui profiteraient des changements au niveau du gouvernement pour alimenter l’insécurité dans le pays.

Le nouveau directeur général ad interim de la Pnh, Mikerlange Gédéon, nommé par arrêté en date du 11 avril 2016, est appelé à prendre des dispositions institutionnelles contre la criminalité à travers le pays.

La justice doit également oeuvrer contre l’impunité, laquelle encourage les bandits à commetrre leurs forfaits, plaident plusieurs citoyennes et citoyens.

Plus d’une dizaine de policiers nationaux sont morts par balles, depuis le début de l’année 2016.

Parmi les cas récents de victimes d’attentats par balles, figure un fonctionnaire de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa), Mégèse Joseph, âgé de 59 ans. Mégèse Joseph a été retrouvé ligoté et les yeux crevés dans la zone dénommée waf kraze, dans la matinée du vendredi 8 avril 2016, ont rapporté des témoins à la station privée Radio Caraïbes.

Dans l’après-midi du vendredi 8 avril 2016, vers 5:00 pm (22:00 gmt), Yvette Chéry, qui revenait de son magasin à Bergeaud (Cayes, chef-lieu du département du Sud), a été assassinée par balles.

Dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 avril 2016, le propriétaire de l’hôtel « Jardins sur mer », Robert (Bob) Anglade, âgé de 74 ans, a été tué par balles, chez lui, à Zanglais, Saint-Louis du Sud.

Très tôt, dans la matinée du mardi 5 avril 2016, un ingénieur-agronome, connu sous le nom de « Ellot », a été atteint de plusieurs balles à la rue Gesner (Martiisant 19, périphérie sud de la capitale), parce qu’il « aurait refusé de remettre la clef de son véhicule à des individus armés », au moment où il tentait d’éviter un embouteillage, indique l’édition du 6 avril 2016 du quotidien « Le Nouvelliste ».

Dans la nuit du vendredi 18 mars 2016, à l’entrée de Cabaret (municipalité au nord de la capitale), trois femmes sourdes-muettes - Jésula Germain (Sophonie), Vanessa Préval et Monique Vincent - ont été assassinées, sous prétexte d’avoir été prises pour des loups-garous. [bd emb rc apr 13/04/2016 10:50]