P-au-P, 11 avril 2016 [AlterPresse] --- Un atelier de formation a eu lieu, le vendredi 8 avril 2016, sur le commerce bilatéral entre Haïti et la République Dominicaine, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Organisé par l’Observatoire binational sur la migration, l’environnement, l’éducation et le commerce (Obmec), ce séminaire - réalisé à l’intention de journalistes haïtiens et dominicains, visait à susciter des réflexions sur les relations commerciales entre les deux pays voisins, qui partagent l’île d’Haïti.
Le séminaire a porté sur la dynamique du commerce formel entre Haïti et la République Dominicaine, le commerce informel, les marchés frontaliers et les barrières tarifaires et non tarifaires, liées au commerce bilatéral.
Il existe un déséquilibre commercial entre les deux pays, même si la plupart des produits échangés sont produits localement dans ces pays, relève le professeur de l’Université Quisqueya, Bénédict Paul.
« Le problème ne résulte ni dans l’informel, ni dans le formel, mais plutôt du côté haïtien, où les institutions - qui sont là pour contrôler le commerce, au niveau de la frontière - est inexistant ou inefficace », déplore l’ancien ambassadeur, Raymond Lafontant Junior.
Les relations commerciales entre les deux pays ne sont profitables à Haïti que sur les prix généraux des produits, parce que le commerçant, qui achète en République Dominicaine, a un produit de meilleur prix, estime-t-il.
Haïti doit prendre en main la gestion des frontières, en reconsidérant la question douanière, la sécurité et la migration, encourage-t-il, appelant à la mise en place de moyens pour faire face aux délits.
Membre du cabinet du recteur Jacky Lumarque de l’université Quiskeya, l’ancien premier ministre Jacques Édouard Alexis plaide pour une solidarité entre des partenaires universitaires, afin qu’il y ait une meilleure compréhension entre les deux pays.
« On ne peut pas laisser la jeunesse dominicaine et haïtienne avec cette perception, en grandissant dans cette atmosphère de suspicion, de crainte et de haine, l’un envers l’autre », affirme-t-il.
Le fait de s’asseoir, de poser la problématique des relations commerciales, entre les deux pays, et de discuter des thèmes sensibles, sans animosité, constitue un pas important, souligne la directrice de l’Obmec, l’anthropologue Rachelle Charlier Doucet.
Consortium incluant des universités privées d’Haïti et de la République Dominicaine, l’Observatoire binational sur la migration, l’environnement, l’éducation et le commerce (Obmec) entre dans le cadre d’un projet de 2 ans, financé par l’Union européenne (Ue) à hauteur de 300 mille euros (US $ 1.00 = 65.00 gourdes ; 1 euro = 75.00 gourdes aujourd’hui).
Ce projet doit prendre fin en avril 2017. [bd emb rc apr 11/04/2016 16:40]